Au lendemain du dîner entre Volodimyr Zelenski et Emmanuel Macron à l'Elysée, la coopération franco-ukraienne se joue aussi en Normandie. 14 autocars vont partir demain ce mardi du centre Kéolis de Mondeville pour la région du centre est de l'Ukraine, la ville de Dnipro.
Durant près de 20 ans, ils ont sillonné les routes de la Normandie. Déjà plusieurs milliers de kilomètres mais le voyage est loin d'être terminé. Ces 14 bus s'apprêtent à traverser toute l'Europe pour rallier l'Ukraine où les attend leur nouvelle vie.
Mais avant celà, une vingtaine de techniciens de Kéolis - mécaniciens, selliers, électriciens- se sont relayés durant près d'un mois à leur chevet pour leur refaire une santé. "C'est un plaisir de pouvoir offrir une deuxième vie à ces véhicules pour cette population. C'est une manière d'apporter notre petite pierre à l'édifice. On est loin, mais on pense à eux", explique Anthony Couturier, responsable technique du secteur ouest Normandie Kéolis, "C'est de l'émotion et je pense que l'équipe de maintenance avait cette émotion pour travailler sur l'ensemble de ces véhicules. C'était un beau projet."
Ce mardi après-midi, les 14 autocars partiront de Mondeville pour rallier, dans un premier temps, la Roumanie où se situe le centre coordonnant et affectant l'ensemble des moyens acccordés par l'Europe à l'Uktraine. Puis les véhicules seront acheminés vers l’Oblast de Dnipropetrovsk. Cette région du centre-est de l'Ukraine, très industrialisée mais régulièrement la cible de bombardements en raison de sa proximité avec la ligne de front, est depuis quelques mois "associée" à la Région Normandie, à la demande des autorités ukrainiennes. "Nous avions décidé de nous associer à l'élan de solidarité qui a eu lieu dans toute l'Europe pour l'Ukraine", indique Hervé Morin, le président de Région.
"L'urgence, ce sont des autocars"
Le don de ces 14 autocars, du réseau Nomad et de la Communauté de communes Lieuvin Pays d’Auge, constitue la première concrétisation de cette association. "On fait ce que nous demandent les Ukrainiens. On n'est pas là pour inventer, leur dire : vous avez besoin de ceci, de cela. Là, ils nous ont dit : l'urgence, ce sont des autocars." Comme le rappelle la Région, depuis le début de la guerre, plus de 2 800 établissements scolaires ont été endommagés ou détruits et près de 5,7 millions d’enfants ont été touchés par le fort impact de la guerre sur le système éducatif ukrainien.
Les 14 autocars venaient d'être réformés et devaient être revendus (environs 20 000 euros chacun selon les estimations). Révisés de fond en comble, ils transporteront d'ici quelques semaines les écoliers ukrainiens. "L'idée, c'est de fournir du matériel qui soit en très bon état", assure Hervé Morin. Le voyage, lui, est financé par la Commission européenne.
La prochaine étape de cette association entre la Normandie et l’Oblast de Dnipropetrovsk aura lieu en septembre. Des chefs d'entreprises normands - BTP, énergie, assainissement - partiront à leur tour proposer leurs services pour contribuer à la reconstruction de cette région particulièrement meurtrie depuis un an et demie.