Dans une mer démontée, un chalutier de Port-en-Bessin (Calvados) a eu bien du mal à entrer dans l'avant port pour se mettre à l'abri. La scène a été filmée le lundi 26 février par plusieurs témoins. "Chapeau ! C'était impressionnant".
"Je venais de mettre le nez dehors. On avait du mal à tenir debout sur le quai", raconte Sabine Mussy. Ce lundi 26 février, le vent de nord-est souffle à 110 km/h. Ce fameux vent de "nordet" est le plus redouté des marins, surtout en plein hiver. C'est lui qui fait se lever la mer en Baie de Seine.
La marée n'est pas encore haute, mais les déferlantes enjambent déjà la jetée. "Soudain, j'aperçois un chalutier. Je me suis dit que c'était gonflé." Reflexe de la journaliste qu'elle fut, Sabine filme le scène depuis sa fenêtre. Son téléphone immortalise la scène à 9h52. "Je voulais montrer ça à ma famille et à mes amis qui ne sont pas dans la région. C'était pour leur dire : regardez, les pêcheurs sont des gens incroyables"
Le Lucky est un chalutier de 12 mètres assez caractéristique de la flotille de Port-en-Bessin. Armé pour la coquille Saint-Jacques en hiver et pour le poisson le reste du temps. Dans les déferlantes, le bateau est secoué comme le serat une petite coquille de noix.
"Super courageux"
Sur une autre vidéo publiée sur Facebook, la voix de celui qui tient la caméra trahit une certaine inquiétude. "J'avais mal au ventre pour eux, confie Sabine. C'était super courageux". Le bateau surfe, il est poussé sur son flanc avant de pouvoir enfin entrer dans l'avant-port.
"Le poisson est cher, mais aujourd'hui, ça se justifie quand on voit les risques de leur métier, poursuit Sabine Mussy. J'ai une reconnaissance et une gratitude infinie pour les gens qui travaillent pour nous, pour nous nourrir. Vraiment, chapeau ! "