Pour offrir des masques, cet élu renonce à ses indemnités et provoque un vrai élan collectif

Thierry Dubosq, le "futur" maire de Subles, petite commune située dans le Bessin, a voulu offrir un masque à chaque habitant. Pour les financer, il a renoncé à ses indemnités et a mobilisé les troupes. Résulats : 700 masques ont été fabriqués et l'élan solidaire ne fait que commencer. 

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Thierry Dubosq n'est pas du genre à rester les bras croisés. Adjoint et tête de liste aux dernières élections, le "futur" maire se Subles n'a pas longtemps hésité avant de "rétrocéder", dit-il, ses indemnités aux 693 habitants de la commune. 

 



"Nous étions un peu coincés. Notre commune est plutôt ouvrière. Tout le monde n'a peut-être pas les moyens d'acheter un masque pour toute la famille. Et nous, nous n'avions pas forcément le budget pour en offrir un à chacun. "

L'élu décide alors de sortir son carnet de chèques. Il touche près de 350 euros par mois d'indemnités et se sert de celles de mars, d'avril et de mai pour acheter la matière première qu'il trouve, grâce à son carnet d'adresses. 
 
Il passe des coups de fil aux habitants et la production est lancée. Les volontaires sortent les ciseaux. Les enfants aident à découper. Tandis que leurs parents et grands-parents s'occupent d'appuyer sur la pédale de la machine.

Et c'est parti pour onze jours non stop. "On voulait les avoir rapidement, en tout cas, avant le 11 mai". Mais ce n'est pas terminé.
 

 

Thierry Dubosq ne mégote pas sur les détails, encore moins en ces temps de Coronavirus. Il fait donc appel à la blanchisserie de Ésat* des Compagnons, à Bayeux, qui rouvre tout spécialement. Les 700 masques sont ainsi nettoyés et emballés dans un sachet "pour éviter de les toucher".

Ésat* : Etablissement et service d'aide par le travail 

Les élus se chargent de la distribution en faisant du porte-à-porte, ce qui permet "de recueillir les doléances", précise t-il. En cette veille de déconfinement, mission accomplie. Chacun a son masque, même les enfants puisque des modèles ont été confectionnés pour les 3-6-9 et 12 ans. 


Reportage d'Erwan de Miniac et Patrick Mertz
 
©FTV


Et ce n'est qu'un début ...

Et que reste-t-il de cette aventure tissée de mains en mains ? Peu de chutes de tissus mais beaucoup de convivialité qui ne demande qu'à s'entretenir.

C'est vrai, la société est très individualiste et là on a vu des gens faire connaissance et se parler. 


Pour alimenter la flamme, le futur maire a plus d'un tour dans son sac. Il a organisé une journée espace vert, "c'était convivial". Il a lancé un sondage dans le village "82% des habitants se disent prêts à participer à des travaux et à des projets". 

A Subles, la démocratie participative et citoyenne est en marche. Il y aura un avant et sans doute un après coronavirus.
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