Qu'ont en commun un village népalais et un autre situé au Tronquay près de Bayeux? Les pommes. Les habitants d'un village perché à 3500m d'altitude sur un plateau du Mustang se sont lancés dans la plantation de pommiers. Ils sont soutenus par l'association Du Bessin au Népal.
La récolte a été bonne : 20 tonnes de pommes l'année dernière. Les fruits dont on parle ne proviennent pas de vergers normands. Ces pommiers-là ont été plantés à 7000 kilomètres de la Normandie par des villageois népalais. Ils ont mis le développement économique de leur village au centre de leur projet.
Quel rapport avec le Bessin?
L'association Du Bessin au Népal accompagne les villageois népalais d'un point de vue technique et financier. A l'origine, le village vivait sans sa production de pommes. Mais le changement climatique est passé par là.
"Le village était implanté à 3900m d'alittude, or il ne neige plus assez sur le versant de l'Himalaya pour alimenter les torrents et les rivières. Les habitants ont perdu 60% de leurs terres. Ils ont dû déménager leur village ", explique Michel Houdan, coordinateur de l'association.
"Le déménagement c'est une bonne nouvelle pour nous parce qu'on n'avait plus assez d'eau pour boire, ni pour l'irrigation" ajoute Tashi Gyatso Gurung, secrétaire du comité du village népalais. "On a déjà commencé à construire des maisons, l'école, le dispensaire...Il nous reste encore 19 maisons à construire. Ce déménagement nous permet de ne pas partir vivre ailleurs, à Katmandou. On se sent heureux de pouvoir rester ensemble" précise-t-il.
Le nouveau village est implanté 500m plus bas. Les habitants ont d'abord réfléchi à un projet qui leur permette un développement économique.
La solution a été une plantation d'arbres fruitiers
"La culture des pommes a débuté dès 2009, elle a une vraie valeur économique pour les villageois. Ils possèdent de toutes petites fermes, pour vivre il leur fallait diversifier leur activité" note la trésorière Eliane Goujon.
Comment se sont trouvés ces deux villages?
La génèse du projet, on la trouve du côté de Michel Houdan. Avec sa femme, il avait souhaité parrainer un enfant. Ils ont aidé dans ses études une jeune orpheline originaire de Dhye, qui les a alertés de la situation de son village lorsqu'elle y est retournée en 2007.
Michel Houdan précise que "l'association est aidante mais elle ne décide de rien. On est là pour chercher des soutiens, qu'ils soient d'ordre techniques ou financiers."
Une exposition intitulée "De voyage revenir" retrace cette rencontre et le projet de déménagement du village. A voir au Moho à Caen, jusqu'au 10 mars 2023.