Dans son réquisitoire, la procureure de la République affirmait en décembre que "l'absence d'une signalétique claire (était) la cause indirecte mais certaine de la mort de Justine". Le Tribunal correctionnel de Caen n'a pas suivi. Réseau ferré de France et la SNCF ont été relaxés au pénal.
Le tribunal de Caen a rendu son jugement ce mardi. La SNCF et Réseau ferré de France sont relaxés au pénal.
Des condamnations au civil mais pas au pénal
SNCF Mobilités a été condamnée à payer 103 000 euros à la famille d'une adolescente de 17 ans. Le tribunal correctionnel de Caen a reconnu la société "responsable" de cet accident sur le plan civil mais il l'a relaxée sur le plan pénal.Lors de l'audience le 15 décembre, le parquet avait pourtant requis une condamnation pénale de SNCF Mobilités, et de SNCF Réseau (ex RFF), à 50.000 euros d'amende chacun. Le tribunal a lui totalement relaxé SNCF Réseau.
Seul le parquet peut faire appel de la relaxe sur le plan pénal. La mère de la jeune fille s'est dit "dégoutée". "C'est une grosse aberration" a-t-elle ajouté, rappelant que la traversée des voies se faisait aujourd'hui par une passerelle à Audrieu et non plus par un passage plancher.
SNCF Mobilités est condamnée à payer 35 500 euros de dédommagement à Mme Colette, 18 750 euros à chacun des trois frères et soeurs de la victime, et 11 250 euros au beau père de la victime.
Reportage S.Potay, P.Latrouitte
Intervenants : Sandrine Colette, Mère de Justine / Thierry Dalmasso, Avocat de la SNCF / Gabriel Sibout, Avocat de la famille de Justine
Justine est morte en 2010, fauchée par un train alors qu'elle traversait la voie
Le 2 juillet 2010, Justine descend du TER en gare d’Audrieu, entre Bayeux et Caen. Elle traverse la voie sur un plancher à bois mais dans l’autre sens, un train arrive à pleine vitesse, la jeune fille de 17 ans est tuée, percutée de plein fouet. Son vélo à la main, elle rejoignait son petit ami qui l’attendait de l’autre côté de la voie.La halte ferroviaire d’Audrieu, sécurisée depuis par une passerelle d’accès
Deux ans après l’accident de Justine, une nouvelle halte ferroviaire a été mise en service, le 12 juin 2012. Le passage piéton a été supprimé et remplacé par une passerelle d’accès. C’était un des combats de l’association "Justine tu nous manques".Des amendes de 50 000 euros étaient requises en décembre 2016 à l’encontre de la SNCF pour homicide involontaire
"La halte d'Audrieu était forcément connue comme étant un passage dangereux. Dès qu'il y a une traversée piétonne, il y a danger, a fortiori dans une gare que les trains traversent à 160 km/h, vitesse maximale autorisée à cet endroit", a ajouté Mme Etienne, Procureur de la République. L'installation d'un pictogramme lumineux aurait diminué le danger, a estimé la magistrate. En outre, il manquait un des deux panneaux prévus par la réglementation pour alerter les voyageurs du danger. Et l'unique pancarte était un peu plus petite que celle prévue par la réglementation.Le compte-rendu de l'audience du 15 décembre :