Nouvelle mobilisation nationale aujourd'hui des services d'urgence. En France, ce sont désormais 210 établissements qui participent à ce mouvement de colère. A Caen, les personnels soignants ont manifesté leur mécontentement cet après-midi, pendant leurs congés.
« Même pendant les vacances, on est toujours là ! ». Maillots de bain, chemises à fleurs et bouées…le personnel des urgences du CHU de Caen avait la parfaite panoplie de l’estivant. Mais pas question de se la couler douce.Infirmières, brancardiers, administratifs et aides-soignantes ont tenu à manifester leur mécontentement sous les fenêtres du DRH du centre hospitalier, même pendant leurs temps libre. Une mobilisation qui avait débuté le 24 juin.
La ministre de la santé avait pourtant débloqué en juin une enveloppe de 70 millions d’euros pour les services d’urgence - une prime de 100 euros par mois pour les infirmiers et les aides-soignants, ainsi que la promesse de renforcer les effectifs (+ 60 000 euros de budget pour le CHU de Caen) – mais ces annonces n’ont pas fait retomber la tension.
24 heures sur un brancard...
Ce mardi par exemple, les patients ont dû attendre 15h avant d’avoir un lit. Une journée « calme » !Pauline Lemoigne est infirmière aux urgences :
« On arrive le matin à 8h. Parfois, il y a 35 patients qui ont passé la nuit sur un brancard en attente d’un lit d’hospitalisation, et parfois certains n’auront pas de lit avant 16h ou même pas du tout de la journée »
Et la nuit, pendant 12 heures, il n’y a qu’une seule infirmière et une seule aide-soignante pour 30 malades... Le personnel des urgences a décidé de maintenir la pression tout l’été.
Le reportage de Pauline Latrouitte et de Patrick Mertz:
Intervenants: Claire Lebrun, infirmière aux urgences du CHU de Caen / Pauline Lemoigne, infirmière aux urgences du CHU de Caen / Hélène Roger, infirmière aux urgences du CHU de Caen