Un éducateur d'un foyer pour jeunes déficients intellectuels a été agressé ce lundi alors qu'il se rendait sur son lieu de travail. Les salariés reprochent à leur direction l'implantation récente du foyer dans un quartier sensible, un environnement trop anxiogène pour les jeunes dont ils s'occupent.
Lundi 17 juillet aux alentours de 22h30, un éducateur spécialisé du foyer d'Harcourt dans le quartier de la Guérinière s'apprête à prendre son service. Cette nuit-là, il est chargé d'assurer la surveillance des 7 jeunes de 18 à 20 ans qui vivent sur place. Alors qu'il se dirige vers son lieu de travail, une vive conversation est engagée avec un groupe de personnes. L'échange tourne mal et l'éducateur finit par être agressé physiquement. Cette agression lui a valu 2 jours d'ITT.
Pour les salariés du foyer, c'est l'incident de trop. Transféré du centre-ville de Caen au quartier la Guérinière en octobre dernier, le foyer a relevé 23 évènements en 10 mois. "C'est une oppression permanente. Régulièrement, des personnes s'introduisent sur notre balcon, de l'huile de vidange y a déjà été versée. On a aussi retrouvé de l'acide chloridrique sur notre façade, une voiture a été brûlée juste devant chez nous... C'est un environnement anxiogène pour nos jeunes. On vit un enfer depuis 10 mois", raconte Frédéric Motel, éducateur spécialisé au Foyer d'Harcourt et délégué CGT.
Le foyer déménage à Démouville
Aujourd'hui, les syndicats dénoncent la décision de leur direction d'implanter le foyer dans une rue "très sensible". Car cette situation empêche les éducateurs de remplir leur mission. "Le but du foyer est d'accompagner les jeunes vers plus d'autonomie. Leur apprendre à faire leurs courses, vivre leur vie. Mais il n'osait plus sortir, ils avaient peur. Ils ont besoin de se sentir en sécurité... l'endroit n'est pas adapté", explique Frédéric Motel.
L'ACSEA (l'Association Calvadosienne pour la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte) qui est en charge de la gestion du foyer, justifie ce déménagement en mettant en avant le choix de la mixité sociale. Mais aujourd'hui elle reconnait, en creux, son erreur d'appréciation. "Différents incidents en lien avec l’environnement du foyer avaient déjà amené la direction à envisager un nouveau projet dans un cadre plus serein et sécurisant" écrit-elle dans un communiqué de presse.
Depuis l'agression de lundi, le foyer a été rapatrié sur le site de l'IMPro de Démouville.