La circulation du virus continue de s'accélerer en Normandie et notamment dans le département du Calvados. L'université de Caen anticipe un passage en "zone d'alerte renforcée" et compte réduire sa capacité d'accueil à partir du lundi 19 octobre.
Alors que l'université de Caen prévoyait de franchir cette année la barre des 31 000 étudiants inscrits (contre 27 000 en 2019), les cours, jusqu'à présent, devaient se dérouler "100% en présentiel". Un choix assumé par le président, Pierre Denise."Pour les néo-bacheliers qui ont quitté le lycée au mois de mars, nous pensons qu'il est très important de maintenir une vie de campus", déclarait-il fin septembre. Mais deux semaines plus tard, la situation épidémique a évolué.
Les derniers chiffres communiqués ce mardi soir par l'Agence Régionale de Santé ne sont pas bons. Avec un taux d'incidence (le nombre de cas positif pour 100 000 personnes) général de 139,4 et un taux d'incidence chez les séniors de 110,8, le Calvados se rapproche à grands pas d'un passage en "zone d'alerte renforcée" (taux d'incidence général supérieur à 150 et taux d'incidence chez les seniors supérieurs à 50). Comme la métropole de Rouen, le département pourrait se voir alors imposer de nouvelles mesures de restrictions, notamment en termes d'accueil du public.
Dès la semaine dernière, l'université de Caen envisageait cette perspective. "Si cette dynamique devait se poursuivre les jours prochains, le Calvados passerait dès la fin de la semaine prochaine en alerte renforcée, ce qui impliquerait une diminution de 50% de la capacité d’accueil de tous les espaces d’enseignement", indiquait-elle ainsi sur son site internet dédié au coronavirus.
Cette décision va finalement entrer en vigueur ce lundi 19 octobre. Etudiants et professeurs en ont été informés en début de semaine par mail. "La règle qu'a édictée le ministère c'est que les universités qui se trouvent en zone d'alerte renforcée ou maximale doivent diminuer leur capacité d'accueil de 50%. Chaque salle doit accueillir deux fois moins d'étudiants", indique Pierre Denise, le président de l'université de Caen, "Cela concerne également les bibiliothèques universitaires et les restaurants universitaires."
En pratique, ces nouvelles règles vont impacter différemment les modes d'enseignement selon les cursus. "Les formations à très gros effectif - 600, 900 - ce sera quasiment impossible de maintenir des cours magistraux en présentiel. Ceux-là seront à distance. On va privilégier les travaux dirigés avec le maximum d'intéractivité avec les enseignants." Les amphithéâtre ont été équipés de système de caméras automatisées pour assurer le suivi des cours à distance.
Cette nouvelle organisation découle avant tout de la situation sanitaire dans le département. "On a un taux d'incidence de nos étudiants inférieurs au taux des 20-29 ans dans tous els départements", souligne le président de l'université. a Caen, ce taux atteint tout de même les 200 et a augmenté rapidement ces derniers jours. "En grande majorité, les contaminations se font en dehors de l'université, sauf pour les pratiques sportives." Ce mercredi 14 octobre, l'université recense une cinquantaine de contaminations et 600 étudiants placés à l'isolement, soit 2% de la population étudiante de Caen.