Des élèves de CM2 de Bourguébus (Calvados) ont pris les conseils de Ludovic Lemaréchal, athlète de haut niveau, pour relever un défi : passer 10 jours sans écran. Une préparation surtout mentale pour aider les jeunes à limiter leur exposition aux ordinateurs, téléphones et télévisions, qui impactent leur concentration en cours.
Dix jours sans écran : pour beaucoup de personnes, adolescents comme adultes, le défi s'apparente à une privation difficile à supporter. "Il ne faut pas voir cela comme un sacrifice, mais plutôt comme un choix" assure Ludovic Lemaréchal, venu prodiguer ses conseils d'athlète de haut niveau aux CM2 de Bourguébus (Calvados) qui s'apprêtent à endurer l'épreuve d'une semaine loin des téléphones, tablettes, jeux vidéos et tablettes.
La préparation mentale est un facteur primordial selon le champion du monde de duathlon catégorie 30-34 ans.
"Il faut surtout savoir pourquoi on fait ça et quels moyens on se donne pour atteindre nos objectifs. C'est à travers des défis comme ça que les jeunes vont se forger leur propre mental et qu'ils vont se construire pour l'avenir" estime Ludovic Lemaréchal.
Plusieurs heures d'écrans par jour chez certains élèves
Une trentaine d'adolescents de CM2 vont tenter l'expérience "10 jours sans écran" à partir de ce mardi 23 mai, dont l'objectif est avant tout de se questionner sur sa consommation d'écrans.
On a fait un petit sondage dans la classe. Certains élèves passent 0 minute par semaine devant les écrans tandis que d'autres y passent plusieurs heures par jour
Florent Lucas, professeur des écoles
Tous les adolescents n'abordent donc pas l'expérience de la même manière.
"J'aime bien jouer à la console, mais qu'une fois ou deux fois par mois. Je préfère passer du temps dehors avec les copains, à faire des cabanes ou jouer au foot dans mon jardin. Ça va être assez facile pour moi" estime Kirian, élève de CM2.
Le challenge sera plus grand pour son camarade de classe Lucas : "le plus dur, ce sera le soir avec les jeux vidéos et la télévision. Quand on rentre de l'école, on est fatigué, on a envie de se poser devant les écrans. J'y passe une à deux heures par jour".
Un impact sur la concentration
Le défi relevé par les adolescents ne sort pas de nulle part. Des études ont prouvé que la surconsommation d'écrans entraîne des effets négatifs, qui se ressentent en salle de classe chez les écoliers les plus addicts.
"On remarque des problèmes de sommeil chez les élèves. Quand ils arrivent, ils sont fatigués. Certains ont des difficultés de concentration et ont du mal à rester attentifs longtemps sur un même sujet" détaille le professeur Florent Lucas.
Le challenge pourrait donc être bénéfique pour ces élèves de CM2, à l'heure où les écrans sont de plus en plus omniprésents dans leur quotidien. Selon une enquête ESCAPAD de 2017 publiée par l'Observatoire des drogues et des toxicomanies (ODFDT), 97,8% des jeunes de 17 ans possédaient un smartphone. Presque tous ces adolescents disposent également d'un ordinateur (97,6%) et d'un téléviseur (97,4%) à leur domicile.