Classes surchargées à Blainville-sur-Orne : les collégiens n'ont pas pu faire leur rentrée

La rentrée s'est révélée ...ratée à Blainville-sur-Orne. En 6ème et 3ème, les classes comptent près de 30 élèves. La mairie, les parents d'élèves et les professeurs se mobilisent depuis plusieurs mois mais faute de réponses satisfaisantes, les collégiens sont restés dans la cour cet après-midi.

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Faux départ et drôle d'ambiance. Dans la cour, la récréation s'est éternisée toute l'après-midi et les collégiens en ont profité pour se raconter leurs vacances. Et puis à 50 mètres de là, il y a Alexandra, qui devait redoubler ici et aurait aimé faire la connaissance de ses nouveaux copains.

Cette élève de 3ème vient de déménager et habite en face du collège. Lundi dernier, une semaine avant la rentrée, elle apprend par téléphone qu'elle ne sera pas prise dans l'établissement, faute de places.

La solution proposée par l'Inspection académique, c'est le collège de Mondeville, là où la jeune fille vit chez sa mère. Mais cela ne fait pas consensus. Résultat ? "Aujourd'hui, ma fille n'est pas scolarisée. Ni dans un collège, ni dans un lycée technique. On n'arrive pas à lui trouver un patron pour qu'elle parte en apprentissage. Je ne vais pas payer le bus pour qu'elle aille à Mondeville, alors que le collège se trouve en face de chez moi. On ne sait pas quoi faire." nous raconte son père.


Au collège de Blainville-Sur-Orne, les classes de troisième et sixième sont en effet bien chargées et ont atteint le niveau maximum. Cela fait plusieurs mois que les parents d'élèves, la mairie et les professeurs se mobilisent pour demander l'ouverture de deux classes, une en sixième et l'autre en troisième où l'on dénombre "27 élèves en 6ème et 29 en 3ème" - Chiffres donnés par l'Inspection académique qui se défend en expliquant que les "seuils sont respectés. Et par ailleurs, nous allons organiser des groupes allégés dans certaines disciplines." explique la secrétaire générale de l'Inspection académique, Françoise Lay.

Cette réponse ne satisfait guère l'équipe pédagogique : " Nous avons des élèves avec des parcours atypiques, certains sont dyslexiques, nous accueillons des élèves ULIS*  et c'est très compliqué pour nous d'enseigner dans ces conditions, d'autant que le confinement est passé par là. On doit reprendre des notions avec les troisièmes, les accompagner jusqu'au lycée et à 29 ou 30 par classe, c'est très très compliqué.

Moi j'enseigne l'anglais, et donner la chance à chacun de s'exprimer et d'apprendre, quand on est aussi nombreux, ce n'est pas évident de tout. C'est pour cette raison que nous nous mobilisons." 
explique cette professeure d'anglais.

*ULIS : Les unités localisées pour l'inclusion scolaire 

Pour marquer le coup et se faire entendre, les professeurs ont donc décidé de ne pas accueillir les élèves de 5ème, 4ème et 3ème dans leurs classes. Ils sont soutenus par les parents d'élèves et la mairie qui refont et refont les calculs "On dénombre 29 élèves par classe en 3ème et 26 élèves en 6ème certes, mais si on y ajoute les élèves ULIS et leur AVS (les accompagnants d'élèves en situation de handicap), et les allophones (les élèves étrangers), on se retrouve avec des effectifs par classe à 30, 31, ce n'est pas acceptable."
 

Ce qui me choque le plus, c'est d'être confronté à des dogmes de chiffres. On ne regarde plus le travail des professeurs et les besoins des élèves. Il y a un décalage énorme entre ces logiques arithmétiques et la réalité du terrain, d'autant plus qu'avec le Covid, des retards ont été pris, on doit s'organiser autrement et maintenir une distanciation. Et puis notre commune se développe. Nous sommes en train de construire sur huit ans 850 logements, soit 2000 personnes. On ne doit pas se questionner plus longtemps sur le besoin d'ouvrir des classes

Lionel Marie, maire de Blainville-sur-Orne


Le maire continue de s'interroger. Selon lui, neuf collégiens devraient arriver en cours d'année sur la commune : "Où vont-ils aller ? Seront-ils accueillis à Blainville-Sur-Orne ou ailleurs ? "

A cette question, l'Inspection académique reste évasive : "Nous trouverons une solution au cas par cas, au fur et à mesure des arrivées. Nous travaillerons avec la mairie sur ce sujet", nous dit-on. 

Le programme de lotissements "Terres d'avenir" réussira-t-il à faire pencher la balance ? On pourra d'ici quelques mois mesurer s'il porte bien son nom.
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