Coronavirus : faut-il voyager en ce moment ? la déception de deux Caennais partis aux Canaries pour des vacances ratées

Ils se souviendront longtemps de ce séjour où ils devaient recharger les batteries sous le soleil des Canaries. Deux Caennais sont retenus avec gants et masques depuis une semaine dans un hôtel à Tenerife, sans nouvelles des autorités françaises alors que des Belges et des Anglais sont rapatriés.

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Ils ne s'attendaient pas à vivre des vacances comme celles-ci. Ils ont quitté la Normandie sous la tempête, la semaine dernière, pour se réchauffer sous le soleil des Canaries, profiter de la lumière et du grand air.
Au final ils n'auront vu que la terrasse de la piscine (vide) et n'auront même pas mis les pieds dans l'eau. Ils auront, au bout du compte, perdu leur temps (8 jours de vacances et le double non payées avec rien de prévu pour compenser leur perte de salaire alors qu'ils sont à leur compte) et des vacances qui se résument à gérer un maximum de stress.
Bref, ils seront heureux quand ils seront de retour chez eux où ils pourront relire Voltaire qui leur aurait conseillé de cultiver leur jardin pour être heureux !
Mais pour le moment personne ne leur parle de retour : Paris ne leur a même pas fourni un billet retour. 
 
Certes, ils ne sont pas les seuls. Depuis le 24 février 2020, 69 français sont placés en quarantaine dans un hôtel 4 étoiles de Tenerife, aux Canaries, après qu'un couple d'Italien ait été infecté par le Coronavirus et hospitalisé avec ses 4 enfants.
Au total, près d'un millier de touristes venus de partout dans le monde, se sont retrouvé bloqués dans cet hôtel, à cause de ce cas. Mais, ça ne console en rien.

Selon leur témoignage, recueilli par téléphone, depuis 48 heures des Belges, des Anglais et des Irlandais sont rapatriés par leurs consulat. Les Français attendent désespérément des nouvelles de Paris, sans rien voir venir. 
Le couple de touriste Caennais (qui préfère rester anonyme) craque et affirme se sentir complètement abandonné. 

On regarde les autres partir, rentrer chez eux pour suivre leur quarantaine plus sereinement. Et nous ? Rien. 


Depuis le 26 février, on leur permet tout de même de s'aérer un peu avec des promenades dans le parc de l'hôtel 4 étoiles : seule sortie autorisée. "Mais nous sommes avec gants et masques. Au restaurant, on porte aussi nos masques pour se parler. On les enlève à peine,  juste le temps d'avaler nos aliments", raconte la femme un peu désabusée par cette situation ubuesque.


La piscine ? un bouillon de culture


Même si elle en comprend le sens sans rechigner, pourquoi la quarantaine ne peut pas se faire en Normandie, à domicile ? Comme le font les ressortissants d'autres pays ?

"On finit par communiquer avec les yeux avec ceux qui nous servent à table. C'est particulier." Et ça n'a plus rien à voir avec les vacances vendues sur papier glacé dans les agences de voyage. 
"Nous baigner en piscine ? certainement pas, c'est un bouillon de culture. Ce serait pire que tout."

Le couple n'en veut pas au voyagiste qui fait tout pour rester en contact avec ses clients, mais c'est quand même la faute à pas de chance.

Fallait-il partir ? Le 24 février, le stade de l'épidémie en France n'était pas atteint. Maintenant qu'il l'est, la question mérite d'être posée. 
A chacun d'y répondre avec ses propres paramètres. Mais il faut savoir à quoi s'attendre, en cas de placement en confinement.
On a vu, il y a deux semaines des français rapatriés de Chine. Aujourd'hui, c'est terminé. 

"On n'a rien, pas de température et aucun symptôme."

Vue sur la piscine déserte où personne ou presque ne se baigne alors qu'il fait 22° en ce moment : 


Tout le monde attend les consignes de l'Agence Générale de la Santé française, mais nous directement, on ne nous dit rien. On ne sait pas comment on va rentrer ni quand ?  A partir du 9 mars, fin officielle de la quarantaine? On ne nous dit rien.


Dans leur chambre, ce couple a transformé ses vacances en pause lecture mais encore faut-il avoir de quoi s'occuper. 
"Franchement, heureusement que la famille et les amis nous téléphonent"
 

Des vacances sous haute surveillance policière


Dans ce reportage des télévisions espagnoles, diffusé sur FranceTV, dès le premier jour de confinement avec l'aide de vidéos amateurs, on réalise le tournant qu'ont pu prendre les vacances.
Tentes sanitaires, portes de l'hôtel enchaînées, surveillance de la police pour que le confinement soit respecté, surveillance médicale quotidienne, du personnel qui vous parle, protégé des pieds à la tête....

 


Obligation de se plier aux règles du pays hôte


Alors que le ministère des Affaires étrangères, contacté sur le cas de ces deux normands, ne nous a pas répondu sur le sort qui leur est réservé (date de retour, prise en charge, etc.), il nous rappelle, de source diplomatique, que les voyageurs français doivent savoir qu'ils ont des obligations.
"Comme vous le savez, la situation est très évolutive et les mesures liées à la crise du COVID-19 relèvent de la compétence des autorités de chaque pays concerné. Il est important que nos concitoyens respectent les recommandations de santé publique émises par les autorités du pays dans lequel ils se trouvent."

Avant de partir consulter la page Conseil aux Voyageurs sur le site France Diplomatie, avec toutes les actualités internationales concernant le Coronavirus. 

Nous incitons les résidents français à s’inscrire sur le registre des Français de l’étranger et à actualiser le cas échéant leurs contacts auprès des services consulaires : numéro de téléphone portable, adresse de courriel (Ministère des Affaires étrangères) 

Le tourisme et le Covid-19

Les professionnels du tourisme sont conscients de l'impact que pourrait avoir cette épidémie de coronavirus  "qui amputera les revenus du tourisme mondial d’au moins 22 milliards de dollars (20 milliards d’euros), d’après une étude menée par le Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC) et Oxford Economics."
 


Des agences de voyage croulent sous les annulations


C'est un constat alarmant pour beaucoup de professionnels alors que d'habitude, le mois de mars est un mois de réservation pour les ponts de mai et l'été. Le nombre d'annulation se multiplie chaque jour;
 

 
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