Coronavirus : qu'est-ce qu'un "cluster" ? Qu'implique un passage "au stade 3" ?

Depuis le 11 mars, Biéville-Beuville est considérée comme un cluster. En parallèle, le nombre de personnes contaminées au coronavirus augmente en France et Emmanuel Macron s’exprime ce soir pour annoncer un possible passage au stade 3. On fait le point sur ce que signifient tous ces termes.
 

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Biéville-Beuville est désormais une zone "cluster". Le nombre de cas de personnes contaminées est passé de 6 à 15, mercredi 11 mars, soit 8 personnes de plus en 24 heures. Dans le même temps le Président de la République s’exprime ce soir sur le coronavirus alors qu’un passage au stade 3 semble imminent. Comment sont prises ces décisions et qu’impliquent-elles ? On fait le point sur toutes ces interrogations.

Le passage en zone "Cluster" : qu'est-ce que ça veut dire ?


C’est le nombre de cas dans une commune qui détermine le passage d'une zone "normale" à "cluster", c’est-à-dire le passage à une zone où un nombre regroupé de personnes est contaminé par un virus, qui circule sur un territoire.

C’est l’ARS qui fait le choix du passage d’une zone en cluster. "A partir de l’expertise de l’ARS, le préfet prend des décisions qui changent, là, le quotidien des habitants", explique l’ARS Normandie.

C’est ce qu’il s’est passé mercredi 11 mars dernier pour la commune de Biéville-Beuville. Après décision de l’ARS de classer la ville en cluster, le préfet a pris la décision de renforcer les "mesures de précaution". À partir de là, des changements pour le quotidien des habitants se fait sentir.
 
Par arrêté, le préfet du Calvados a décidé la fermeture, jusqu'au 23 avril :
  • des salles de réunions, de conférences, de spectacles ou à usage multiple
  • des salles de danse, discothèques et salles de jeux
  • des établissements d'enseignement (primaire, collège et lycée) et d'accueil collectif de mineurs
  • des salles d'exposition
  • des établissements sportifs couverts
  • des musées
  • des établissements de plein air (stades, boulodromes, golf...) 


Coronavirus, passage au stade 3 : qu’est-ce que ça implique ?

Pour ce qui est du passage au stade 3, il est prévu qu’Emmanuel Macron s’exprime à 20 heures, ce jeudi 12 mars. C’est la première allocution solennelle du Président depuis le début de la crise alors que désormais 2 281 personnes sont contaminées en France. Il devrait faire des annonces et potentiellement évoquer le stade 3. Cette nouvelle phase de l’épidémie "devrait arriver dans les prochains jours", avait annoncé mardi 10 mars le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.
 

Quel impact sur le quotidien avec un passage au stade 3 ?


Après le seuil 1, qui consiste à freiner l’entrée du virus sur le territoire, est venu le seuil 2, qui consiste à limiter sa propagation. En stade 3, dit "stade épidémique", l’objectif est d’atténuer les effets de l’épidémie. Le stade 3 est donc une phase où l’épidémie doit être gérée, car désormais le virus circule.

Selon le plan de pandémie grippale de 2011 prise par le gouvernement, le stade 3 vise à "arrêter la surveillance individuelle des cas pour se concentrer à limiter la contagion par des mesures barrières, de réduire la charge sur le système de santé, limiter l’absentéisme au travail et de renforcer la réponse sanitaire." Ce qui ne veut donc pas forcément dire qu’il y a confinement.

Si l’on en croit les propos du ministre de la Santé, Olivier Veran, dans une interview accordée à Libération, le stade 3 coronavirus serait à peu près similaire. Des mesures barrières renforcées pourraient être prises. "Au stade 3, on sera dans la gestion de l’épidémie. Pour la limiter, on comptera beaucoup sur les mesures barrières individuelles (se laver les mains, porter des masques)" , souligne le minsitre. Une protection accrue pour les publics fragiles serait mise en place :

Il nous faudra aussi prendre des mesures de protection particulières pour les personnes fragiles, âgées, et celles souffrant de plusieurs maladies. En cas de contamination, ces dernières seront hospitalisées, tout comme les personnes qui développeraient des formes graves de la maladie.

La préservation du système de santé serait une priorité. "En phase 3, il ne sera plus nécessaire de faire un test diagnostic à un adulte jeune qui aurait 38 °C de fièvre après avoir eu un contact avec un malade. On ne lui demandera alors plus d’appeler systématiquement le 15. Les personnes qui développeront une forme bénigne de la maladie seront soignées chez elles avec un système de surveillance à domicile et ne seront hospitalisées que si leurs symptômes s’aggravent. Ce sera un peu le même schéma qu’avec la grippe saisonnière, même si les maladies restent bien différentes".
 
Si le choix d’un passage au stade 3 est "une décision du gouvernement", explique la directrice de l'ARS, Christine Gardel, il peut il y avoir des mesures supplémentaires qui seront prises en fonction des régions :

On a aussi la possibilité, au niveau de chaque Agence Régionale de Santé, et ce sera le cas en Normandie, de faire ce qu’on appelle des différenciations territoriales (…) C’est-à-dire que, si sur un territoire, on a beaucoup de cas et qu’on fait le constat que le virus circule (mais que sa circulation n’est plus maîtrisée), à ce moment-là on prend des mesures complémentaires et on peut par exemple être amené à fermer des écoles ou le préfet va réduire les rassemblements

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