Coronavirus : avec ses masques,"Dans Ma Culotte", la start'up normande reconvertit sa production textile

Terminée pour l'instant la fabrication de serviettes d'hygiène féminine en tissu. La start'up caennaise "Dans Ma Culotte" produit désormais des masques textiles anti-projections et recherche des ateliers de confection et des couturier.e.s pour répondre à la demande. 

Créée par deux jeunes entrepreneuses caennaises en 2015, la Start'up "Dans Ma Culotte" a décidé d'apporter sa modeste contribution à la lutte contre le Covid-19.
Et cette reflexion est partie d'un simple constat : il y a actuellement 11 millions de demandes de masques en France.

Alors, elles ont décidé de s'adapter.
Désormais, leur production de protections, textiles et lavables, d'hygiène féminine sera remplacée par celle de masques en tissu anti-projections. 
 

Des prototypes testés et validés en laboratoire


Depuis le 24 mars, "Dans Ma Culotte" a aussi rejoint le groupement CSF Mode et Luxe aux côtés de la filière textile française qui se mobilise solidairement pour répondre à l’urgence sanitaire.

Les prototypes de masques qu'elles ont conçus et réalisés ont tous été testés en laboratoire pour empêcher les particules de passer.
Ils ont été déposés à la DGA (Direction Générale de l'Armement) et sont en cours d'évaluation.
En date du 19 mars, la DGA avait déjà reçu 700 échantillons. Les résultats sont ensuite communiqués aux industriels. 

Selon Noelle Papay, co-fondatrice, "c'est un petit exploit car en 4 jours, 20 prototypes ont été réalisés, un protocole de tests de filtration, de respirabilité et d'imperméabilité rédigés et un banc de test a été monté pour tester les qualités des prototypes dans un laboratoire de R&D, spécialisé en inhalation et asthme."

La start'up normande travaille maintenant pour cette nouvelle reconversion avec son atelier habituel de confection médical OptimHal-ProtecSom.

Cette production est 100% française, et il s'agit de masques en tissu à usages non sanitaires, lavables et réutilisables jusqu’à 30 fois.
 


Ces masques ne s'adressent donc pas à des professionnels de santé, mais plutôt à des personnes qui travaillent dans des secteurs prioritaires et sensibles comme l' agro-alimentaire, l'énergie, etc..

Selon Noelle Papay, la co-fondatrice, "ce type de masque est destiné à compléter les gestes barrières et les règles de distanciation sociale imposées par le gouvernement dans le cadre d’une pandémie. Ils contribuent à limiter la propagation de la contamination, notamment dans le cadre professionnel."
 

Et, pour qu'il n'y ait aucune confusion, un petit guide pratique d'utilisation a même été rédigé dans la foulée. Il est consultable sur le site internet "Dans Ma Culotte". 
 

Petit guide d'utilisation


Cette notice rassemble tous les conseils d'usages comme par exemple la méthode pour laver et sécher le masque  :

- Laver le masque pendant 30 minutes minimum à 60°C et le faire sécher à l’air libre jusqu’à ce qu’il soit sec.
- Ne pas utiliser de sèche-linge.
- Laver dans un filet de lavage pour préserver ses capacités de filtration.
- Utiliser votre lessive habituelle, de préférence biologique.
- L’utilisation d’adoucissant est déconseillée.

AVERTISSEMENT : Il convient de préciser qu’un pressing n’a pas vocation à traiter du linge contaminé (ou présenté comme étant contaminé).
C’est pourquoi, par précaution, tout dépôt du masque usagé au pressing est fortement déconseillé. 
 

A la recherche de couturier(e)s


Mais l'atelier principal qui assurait jusqu'ici une bonne partie de leur production sur Valognes, dans la Manche, est lui aussi frappé par les mesures de confinement et a dû réduire de moitié ses effectifs de couturier(e)s. 
 


Alors, face à l’urgence, un peu débordées par les demandes qui affluent depuis le 17 mars dernier où elles ont rendue publique leur reconversion temporaire, les deux jeunes chefs d'entreprise sont maintenant en quête d’autres ateliers supplémentaires de confection et des couturier(e)s, principalement dans le grand ouest de la France. Au total, il faudrait rapidement une cinquantaine de personnes aux postes de confection. 

Un formulaire spécifique a donc été mis en ligne pour postuler au plus vite. 
https://marienolle.typeform.com/to/FCGRCM

Des vidéos de formation rapide pour la fabrication en masques leur seront ensuite fournies. 

Deux ateliers normands ont déjà répondu présent, ainsi qu’une dizaines de couturiè(re)s professionnel(l)es indépendant(e)s.
Elle prévoient d'atteindre progressivement dans les prochains jours une capacité de production de 7000 masques par semaine.
 

Des débouchés dans de nombreux secteurs 


De nombreux secteurs sont en effet intéressés par leur démarche car les débouchés sont multiples comme ceux de l'agro-alimentaire, la grande distribution, la gestion des déchets, la pharmacie, les entreprises d'énergies, les personnels administratifs de collectivités, les transports/logistique, les personnels de structures d'accueil socio-éducatives ou personnes âgées, etc ..

Pour préciser les besoins, un questionnaire en ligne est disponible. Les futurs clients sont invités à le remplir pour ajuster au mieux la production.   

https://marienolle.typeform.com/to/l1QSjd


Preuve de ces premiers succès, le conseil départemental du Calvados a déjà commandé plusieurs milliers de masques à destination des “héro(ïne)s du quotidien”, c'est à dire toutes les personnes qui contribuent au maintien des activités indispensables au fonctionnement du pays :

- le personnel de la voirie du département,
- le personnel de la préfecture,
- les foyers de personnes handicapées,
- les foyers éducatifs.
 


Pour l'instant, 500 premiers masques ont pu être livrés à ces personnels. 

D’autres entreprises normandes et de nombreux commerçants, ont aussi fait des demandes pour équiper leurs salariés avec ces masques.









 
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