Crise agricole : La confédération paysanne déplore "les annonces inquiétantes du gouvernement"

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Rencontre avec Guillaume Dif, apiculteur installé Pont-d’Ouilly, fondateur de "la petite abeille en Normandie" ©S.Lemaire

Alors que le syndicat majoritaire, la FNSEA, a décidé de suspendre ses actions, la Confédération paysanne, occupe toujours le terrain. Surtout après les annonces de Gabriel Attal. Les apiculteurs, venus de toute la Normandie, dénoncent la suspension du plan écophyto et les miels d'importation.

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"Ce n'est pas fini", avertit la Confédération paysanne, qui ne décolère pas. Devant l'enseigne Carrefour, à Mondeville, ils brandissent leurs fameux drapeaux jaunes, mais en les écoutant, c'est plutôt un carton rouge qu'ils adressent au gouvernement. 

La suspension du plan Ecophyto*,  l'allégement de la réglementation sur les haies, la mise sous tutelle des agents de OFB (Office français de la biodiversité), la nature ne serait-elle pas la grande perdante de cette crise agricole ? 

*plan visant à réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici à 2030.

Rencontre avec Stéphane Bourlier, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Calvados

Qu'est-ce qui vous incite à poursuivre le mouvement ? 

Stéphane Bourlier : "Le problème des rémunérations n'est pas réglé. Le libéralisme continue de tuer les paysannes et les paysans. On constate une diminution considérable en nombre. Nous étions un million, il y a 40 ans. Nous ne sommes plus que 400 000 aujourd'hui. Ce système nuit à tout le monde, aux êtres humains mais aussi à la terre et aux insectes. L'annonce de la mise en pause du plan écophyto va forcément avoir des effets nocifs sur la biodiversité et notamment les pollinisateurs, comme les abeilles. 

Que pensez-vous des récentes annonces du gouvernement, censées rassurer les agriculteurs ? 

Stéphane Bourlier : "C'est très inquiétant. Pas seulement pour nous, paysannes et paysans mais aussi pour tous les consommateurs et pour l'environnement. Avec la suspension du plan écophyto, l'usage des pesticides va augmenter et avoir des effets sur la biodiversité. 

On n'a quand même perdu 80% de la biodiversité en 30 ans. C'est une vraie catastrophe. Et on continue, on continue à toujours vouloir polluer plus, pour produire plus et pas cher.

Stéphane Bourlier, porte-parole de la confédération paysanne du Calvados

Que demandez-vous ? Quelle autre réponse attendez-vous de la part du gouvernement ? 

Stéphane Bourlier : "Une réelle prise en compte de notre travail. Ce n'est pas une question d'idéologie, c'est du concret. On souhaiterait une reconnaissance économique et financière, avec une meilleure répartition des primes PAC. Qu'elles soient attribuées de manière plus équitable, et non en fonction des surfaces. Nous souhaiterions aussi que les enjeux environnementaux et la transition écologique soient enfin pris au sérieux. 

Expliquez-nous le sens de votre action, à Mondeville, en compagnie d'apiculteurs venus de toute la région ?

 Nous voulons alerter les consommateurs sur ces miels importés, qui pénalisent fortement la production locale. C'est un exemple concret du libéralisme. Ces miels, venus de l'étranger, cassent les prix, et résultat, nos producteurs se retrouvent avec des stocks, qu'ils n'arrivent plus à vendre.

Reportage signé Stéphanie Lemaire et Cassandre Dewaegeneire

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Les apiculteurs, venus de toute la Normandie, dénoncent la suspension du plan écophyto et les miels d'importation. Ils se disent "les grands oubliés" de l'agriculture ©S.Lemaire

L'éclairage de Guillaume Dif, apiculteur à Pont d'Ouilly

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Guillaume Dif, apiculteur installé Pont-d’Ouilly, explique les effets de la concurrence, liée aux miels importés d'Europe de l'est. ©S.Lemaire

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