L'épidémie de bronchiolite, qui touche essentiellement les bébés, a poursuivi sa progression ces dernières semaines dans la région. Avec des hospitalisations en hausse, le personnel est fortement sollicité.
En France, l’activité liée à la bronchiolite est "en nette augmentation" cette semaine, que ce soit au niveau des actes médicaux chez SOS Médecins, des passages à l’hôpital et des hospitalisations qui peuvent suivre, précise Santé publique France dans son dernier bulletin de situation, ce mercredi. Parmi les 7 019 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour bronchiolite, 91% étaient âgés de moins de 1 an et 31% ont été hospitalisés.
En Normandie aussi, le nombre de bronchiolites est reparti à la hausse en ville (SOS Médecins) et à l’hôpital (urgences). "Depuis novembre, on a de plus en plus d'enfants sous assistance respiratoire. On a dû doubler certaines chambres et monter à 14 enfants dans le service", relate Adéle, infirmière en réanimation pédiatrique au CHU de Caen. Sur toute la région, 159 hospitalisations ont été décomptées chez les moins de 2 ans, cette semaine (+ 65,6%).
Les hospitalisations en nette augmentation
La bronchiolite, causée principalement par le virus respiratoire syncytial (VRS), provoque des difficultés respiratoires chez les bébés. Généralement sans gravité, elle peut néanmoins déboucher sur des passages aux urgences et des hospitalisations.
L'an passé elle a ainsi été à l'origine d'une épidémie sans précédent depuis plus de dix ans, conduisant des dizaines de milliers de nourrissons à l'hôpital. Cette fois, "l'épidémie semble être plus longue mais les niveaux des indicateurs étaient encore inférieurs à ceux observés au pic de l’année dernière", pointe le rapport de surveillance de l'ARS de Normandie.
"En période de tension, je dois parfois prendre en charge 4 ou 5 enfants et leurs parents. Je suis donc obligée de faire plus de soins voire d'interrompre mes tâches. Ce n'est pas l'idéal, c'est fatigant. Des recrutements ont été réalisés car le nombre de personnel est soumis à une norme nationale, mais les renforts ponctuels ne sont pas toujours suffisamment formés pour travailler avec des enfants. On se tire une balle dans le pied plus qu'autre chose", regrette Adele.
Cette semaine, la hausse des entrées au service de réanimation pédiatrique a ainsi impacté le service de réanimation néonatale: "On travaille plutôt avec des bébés prématurés donc on n'est pas censés être impactés par la bronchiolite, souligne Pauline Clouard, infirmière puéricultrice. Mais ces derniers jours on avait deux enfants ventilés car il n'y avait plus de place en réanimation pédiatrique, et on ne peut pas les laisser dans le couloir."
Les effets du vaccin préventif Beyfortus attendus
Les regards se portent désormais sur l'effet d'un nouveau traitement préventif, le Beyfortus de Sanofi. Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, avait d'ailleurs lancé au CHU de Caen, en septembre, la campagne d'injections aux nouveau-nés, qui avait rencontré une vive adhésion des parents. S'il est trop tôt pour avoir une analyse fine de la protection, les effets sont pour le moment mitigés, pointent les infirmières puéricultrices concernées. S'il semble que les bébés qui ont bénéficié du traitement sont effectivement moins touchés, d'autres enfants, vaccinés, ont été intubés.
#Bronchiolite | Adoptez les bons #gestes simples pour prévenir des risques ✅
— ARS Normandie (@ars_normandie) November 29, 2023
👉 Il est recommandé de ne pas partager les biberons, sucettes ou couverts non lavés de votre bébé.
📲 Retrouvez nos conseils sur : https://t.co/iUc6GYa5wG pic.twitter.com/sTRHHWeBxR
Il est donc essentiel de respecter les gestes barrières (lavage des mains, port d’un masque en cas de rhume, toux ou fièvre…). Enfin, en cas de doute, il est conseillé d'appeler le 116 117 avant de se présenter aux urgences pédiatriques.