La jeune fille de 16 ans, disparue mercredi matin à Evrecy et retrouvée saine et sauve à Arles le jour-même, a organisé son départ en le déguisant en enlèvement. Elle souffrirait d'un "mal-être profond", selon le parquet de Caen.
On en sait plus sur la disparition de la lycéenne d'Evrecy, mercredi, retrouvée le jour même à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, à plus de 900 km de chez elle. Selon la procureure de la République de Caen, l'adolescente normande a organisé elle-même son départ en faisant croire à un enlèvement.
Une enquête pour enlèvement ouverte
"C'est une initiative personnelle. Elle n'a été aidée par personne", a précisé vendredi à l'AFP la procureure de la République de Caen, Carole Etienne. Une enquête pour enlèvement avait été ouverte et 75 gendarmes mobilisés pour la retrouver.
Mercredi matin, vers 6h30, l'adolescente scolarisée en 1re Scientifique au lycée Malherbe, avait quitté son domicile mais n'était jamais arrivée à l'établissement. Son sac, son téléphone portable et une chaussure de la jeune femmme avaient été retrouvés aux abords d'un arrêt de bus de la commune d'Evercy, déclenchant l'alerte. Elle a rejoint Arles seule, en train, où elle entendait rejoindre "une connaissance récente" selon le parquet.
"Mal-être profond"
On en sait plus désormais sur les motivations de la jeune fille. Entendue par le parquet, elle "apparaît comme confrontée à des difficultés personnelles et scolaires", à un "mal-être profond". "Tout cela mérite un approfondissement qui pourrait se solder par une mesure d’assistance éducative", a précisé la procureure de la République de Caen.
Ce départ volontaire a surpris ses proches. Pour l'une de ses amies, qui s'est confiée à Ouest France, la fugue, "ce n'est pas son genre." Seul signe inhabituel détecté : "avec nos autres amies, nous avons juste trouvé étrange qu’elle nous bloque sur Snapchat (application gratuite de partage de photos et de vidéos)."
Placement provisoire, "rien n'est reproché aux parents"
Le parquet de Tarascon (Bouches-du-Rhône) a décidé de placer provisoirement l'adolescente. Elle "va revenir" en Normandie par l'intermédiaire des services d'aide sociale à l'enfance et "le juge des enfants de Caen va vérifier s'il y a lieu de maintenir ce placement ou pas", a expliqué la magistrate Carole Etienne. Il n'est "rien reproché" aux parents, a souligné Mme Etienne, "il s'agit d'une procédure civile".