Les syndicats de fonctionnaires de l'Education nationale avaient lancé un appel à la grève ce lundi 12 novembre. Sept manifestations étaient organisées en Normandie pour protester contre la suppression de 2650 postes dans le budget 2019.
C'est comme d'habitude une bataille de chiffre. A la mi-journée, le ministère de l'Education nationale faisait état d'une faible mobilisation en annonçant un faible taux de gréviste chez ses personnels (10% en moyenne). Les comptes n'étaient pas les mêmes côté syndicat, avec "25% des enseignants du premier degré en grève", selon le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire et "un enseignant sur deux" en collège et lycée selon son homologue du secondaire, le Snes-FSU.
Dans l'académie de Caen (Orne, Calvados, Manche), la même organisation avançait un taux de gréviste de l'ordre de 30%. La manifestation organisée ce lundi matin dans les rues de l'ancienne capitale bas-normande a rassemblé près de 800 personnes, de source policière, une source qui considère que cette mobilisation est importante (numériquement parlant) pour l'enseignement secondaire. Une mobilisation d'autant plus importante que c'est la première fois depuis 2011 que toutes les organisation syndicales de l'enseignement lançaient un appel commun à la grève.
Et ce qui soude les organisations c'est le budget 2019 qui doit être discuté ce mardi en séance plénière mardi à l'Assemblée nationale. Le volet relatif à l'Education nationale prévoit en effet la suppression de 2.650 postes dans les collèges
et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration.
"Quelque chose de dramatique dans l'académie de Caen"
Cette réduction d'effectifs est d'autant plus mal vécue par les enseignants que l'agence des statistiques du ministère de l'Éducation prévoit une hausse de 40.000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 dans le secondaire. "Il faut s'attendre à quelque chose de dramatique dans l'académie de Caen", estime Mario Bardot, secrétaire académique du SNES-FSU, "En sachant qu'on est en stagnation voire en légère baisse démographique, il est évident que l'académie risque d'être très très touchée par ces suppressions." Les arbitrages pour la "Basse-Normandie" devraient être rendus en janvier prochain.Autre point de crispation, et qui est lié, selon les syndicats, à cette réduction d'effectifs, la réforme du baccalauréat qui doit se mettre en place pour les classes de première à la prochaine rentrée (pour le bac 2021). "Cette réforme va supprimer des postes parce qu'elle diminue l'offre de formations pour les élèves", affirme Mario Bardot. La réforme prévoit notamment la disparition des filières S, L et ES au profit d'un système de spécialités. L'enseignement professionnel doit lui aussi être réformé à la rentrée 2019. Le projet du ministre suscite une certaine hostilité (y compris au Conseil supérieur de l'éducation). Ses opposants déplorent notamment la baisse du volume horaire des enseignements.
En "Haute-Normandie", la mobilisation a été de plus faible ampleur (proportionnellement à la démographie). A Rouen, la manifestation a rassemblé 800 personnes selon les syndicats (740 selon la police). Au Havre, ce sont 200 manifestants qui ont défilé dans les rues de la ville pour protester contre les suppressions de postes dans l'éducation.
VIDEO : la mobilisation à Rouen.
VIDEO : mobilisation au Havre.