Trois ans et demi après, le dossier n'est toujours pas refermé. En août 2015, alors que les agriculteurs normands sont au bout du rouleau, des manifestants aspergent un bâtiment d'Etat de 10.000 à 12.000 tonnes de lisier. On leur demande aujourd'hui de payer la facture des réparations.
L'État a réclamé ce jeudi 28 février,devant le tribunal correctionnel de Caen, 680.000 euros à cinq agriculteurs pour des dégradations
commises lors d'une manifestation houleuse en août 2015, selon l'avocat des agriculteurs.
5 agriculteurs déjà condamné à de la prison avec sursis
Les cinq hommes avaient été condamnés en appel à Caen à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à six mois avec sursis pour
des dégâts sur la direction régionale des territoires et de la mer (DDTM) le 14 août 2015.
Une centaine de producteurs et une cinquantaine de tracteurs avaient participé à cette manifestation.
Parmi les cinq agriculteurs concernés par cette demande d'intérêts civils figurentJean-Yves Heurtin, président de la FDSEA au moment des faits, et son secrétaire général d'alors Sébastien Debieu.
"C'est pas un hasard si l'État réclame ces sommes. C'est une certaine forme d'intimidation des syndicats de la part de l'État", a estimé jeudi Me Guillaume Valat, l'avocat des cinq agriculteurs, interrogé par l'AFP. Il a demandé au juge de débouter l'État.
La décision du tribunal de Caen sera rendue le 25 avril.On estime que le caractère direct du préjudice n'est pas établi et que ces sommes, elles font partie d'un marché public, pas forcément des dégradations commises par les agriculteurs manifestants, a ajouté Me Valat, l'avocat des agriculteurs