Cela arrive tous les jours ou presque. En 2022, la SNCF a enregistré 193 heurts avec des animaux sur les lignes normandes. Conséquence, des heures de retard pour les usagers, malgré les efforts de SNCF Réseau pour lutter contre ce fléau.
Les usagers du train qui utilisent fréquemment les lignes SNCF en Normandie ont inévitablement subi les désagréments d'un train immobilisé en gare ou en rase campagne, pour un animal divagant sur les voies ou pire encore une collision avec un sanglier ou un chevreuil.
🚦#FlashInfoTraficNomadTrain 8h55
— SNCF NOMAD TRAIN (@train_nomad) November 15, 2023
🟢Heurt d'un animal : Reprise progressive des circulations entre Coutances et St Lô.
Nos équipes ont terminé leur intervention, le 853414 est reparti avec +41 minutes de retard.
Je reste disponible si besoin. 📲 https://t.co/e3VJ2WvPhY
Ce mercredi 15 novembre 2023, c'est entre Coutances (50) et Saint-Lô (50) que des passagers ont été retardés à la suite d'une collision entre leur train et un chevreuil. Comme le plus souvent, pas de victimes, excepté l'animal, mais des retards plus ou moins importants.
Un vrai casse-tête
Damien, qui utilise très fréquemment le train entre Caen et Paris peut en témoigner. Le 10 novembre dernier, il quitte Caen pour se rendre dans la capitale. Après une escale prolongée à Évreux (27) pour un problème de caténaire, son train est stoppé en rase campagne. Un autre train a heurté un sanglier.
Je suis arrivé à Paris avec deux heures et demi de retard. Dans le train, un controleur m'a dit que cela arrivait souvent.
Damien, un usager régulier de la ligne Caen-Paris
Une galère rencontrée, à nouveau, quelques jours plus tard, quand Damien est revenu vers Caen. Rebelote, son train heurte un sanglier et arrive avec une heure de retard. En 2022, la SNCF a recensé 193 heurts d'animaux sur les lignes en Normandie. 15 % des retards sont liés à des divagations ou des heurts d'animaux sauvages. Des statistiques en hausse ces dernières années, qui ont incité SNCF Réseau à agir. Un plan d'action a été mis en place mi-2022. Installation d'échappatoires à sangliers, pose d'appareils photos, débroussaillage renforcé, organisations de battues administratives, toutes les voies sont explorées.
Depuis sa mise en place, la SNCF affirme que les minutes perdues, liées aux heurts d'animaux, sont en diminution de 40 % sur le mois d'aout 2023 par rapport à la même période en 2022.
Cette augmentation des heurts gomme un peu nos efforts en matière de régularité. Les premiers résultats de notre plan d'action sont encourageants.
Vincent Palix, Directeur territorial de SNCF Réseau Normandie
SNCF Réseau mène également un important travail de cartographie, afin d'identifier les zones concentrant le plus de heurts.
Les résultats sont partagés avec les Préfectures et les fédérations de chasse, pour pouvoir adapter les battues administratives. C'est le cas dans le secteur de Beaumont-le-Roger, dans l'Eure.
Un site à risque a été identifié le long de la ligne Paris-Caen-Cherbourg. "La qualité du dialogue avec la fédération de chasse et les services de l'État a permis de comprendre pourquoi tant d'animaux sauvages traversaient nos emprises dans ce secteur" précise Sylvie Sebire, la responsable du Pôle environnement et développement durable chez SNCF Réseau Normandie. Résultat, les clôtures dans ce secteur ont été modernisées et huit échappatoires à sangliers ont été construites. Il reste encore beaucoup de secteurs à sécuriser pour réduire les risques de heurts. La SNCF a fait ses comptes. Un accident avec un animal sauvage impacte quatre trains en moyenne et représente en 90 minutes de retard pour 4 000 voyageurs.