Le préfet de 61 ans prendra ses fonctions en 2023 à la tête du musée pour succéder à Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial depuis 17 ans.
"C'est un musée vivant et comme tout organisme vivant, il se renouvelle". Le changement de parcours d'exposition du Mémorial de Caen, jeudi 15 décembre, s'est accompagné d'un changement de directeur. Après 17 ans de service à la barre de l'institution, Stéphane Grimaldi, 63 ans, va donc passer le flambeau dès janvier 2023. Ce dernier a trouvé successeur en la personne de Kléber Arhoul, ancien directeur régional des affaires culturelles, pour assurer la continuité des missions du Mémorial de la paix.
De l'expérience en Normandie
Kléber Arhoul a eu bien des postes depuis son entrée dans la fonction publique. Mais diriger un musée, même pour cet énarque de 61 ans, c'est une nouveauté. Le haut-fonctionnaire n'a pourtant pas longtemps hésité lorsque Stéphane Grimaldi, le directeur depuis 2005, lui a proposé les clés du musée. "J'aime le Mémorial, car c'est un musée vivant qui rend accessible une période d'histoire contemporaine complexe. J'ai accepté avec plaisir ce poste", s'enthousiasme-t-il.
"Je connais bien le Mémorial pour m'y être intéressé pendant mes fonctions de directeur régional des affaires culturelles. C'est un véritable plaisir d'en devenir le directeur."
Kléber ArhoulFrance 3
Pour assurer cette nouvelle mission, Kléber Arhoul peut néanmoins compter sur une expérience conséquente en Basse-Normandie. Chef de bureau du cabinet en préfecture du Calvados puis nommé à la chambre régionale des comptes (CRC) de Basse-Normandie en 1998, il devient ensuite directeur régional des affaires culturelles de 2009 à 2013 et travaille sur le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel.
Un CV long comme le bras donc, pour celui qui a également été sous-préfet et rapporteur à la Cour des comptes. "Le Mémorial, c'est un musée que je connais bien. Mes différents postes m'ont permis de découvrir la richesse culturelle de la région. Autant de connaissances que je vais mettre au service du musée pour promouvoir ce bel outil culturel et pédagogique", abonde le nouveau directeur.
Un musée ouvert à l'Europe
Mais ce qui anime Kléber Arhoul, c'est surtout l'envie de transmettre. Pas une surprise lorsqu'on sait que ce dernier a débuté sa carrière en tant qu’instituteur, en 1983, avant de s'orienter vers l’administration publique. "Il y a des périodes de l'histoire contemporaine qu'il faudra aller revisiter à l'aune de ce qu'il se passe aujourd'hui et des avancées de la recherche historique. Après la Seconde Guerre mondiale s'ouvre également la fin des guerres coloniales qui sont aussi compliquées, sensibles, d'une très grande richesse", pointe le nouveau directeur.
"Il faut trouver une unité entre ces grands moments historiques - ça suppose beaucoup de travail et la capacité à construire des parcours accessibles. Au-delà des idées, il faut réaliser. C'est ça la force d'un musée et le défi que cela représente."
Kléber ArhoulFrance 3
L'ancien directeur, Stéphane Grimaldi, avait fait part de son souhait de quitter la direction du musée après 17 ans de service. Kléber Arhoul est pour lui le successeur idéal : "J'attendais de trouver la bonne personne et ça m'est apparu comme une évidence que ce soit lui. ll est honnête, fin, intelligent, cultivé et il va respecter les 95 salariés de cette maison."
Pour Kléber Arhoul, pas question pour autant de balayer l'héritage de ses prédécesseurs :"C'est un double héritage. Celui de Jean-Marie Girault, créateur de ce lieu où l'on parle des guerres pour penser la paix. Mais aussi celui de Stéphane Grimaldi qui a permis d'ouvrir à tous les publics ce lieu et de le rendre accessible. Ces deux héritages sont précieux". Loin d'être un détail en plein conflit ukrainien. "Je souhaite m'inscrire dans la continuité pour faire du Mémorial un musée ouvert à l'Europe et un pôle de référence de l'histoire contemporaine."