Pour son édition 2023, le tournoi de tennis s'installe dans le palais des sports flambant neuf de Caen-la-mer. Un bel écrin qui suscite de grands espoirs chez les spectateurs pour l'avenir. Aujourd'hui, "simple" tournoi d'exhibition, l'Open de Caen peut-il aspirer au label ATP ?
Il n'a fait que traverser la rue. Mais pour les premiers spectateurs, l'Open de Caen, qui débute ce dimanche 10 décembre, semble avoir fait sa révolution. "C'est un endroit magnifique ! La salle est magnifique ! Le spectacle est de qualité, surtout les éclairages, c'est une belle salle de sport pour cet open", souffle un amateur de tennis entre deux échanges, "ça contribue à mettre une atmosphère chaleureuse et une belle ambiance. D'ailleurs, il y a beaucoup de public (...) ça fait penser à un grand tournoi."
Si Pierre Salzmann, le bondissant et virevoltant speaker du CBC, contribue à mettre l'ambiance avant que les gladiateurs de la balle jaune entrent dans l'arène, c'est cette dernière elle-même, le tout nouveau palais des sports de Caen-la-Mer, qui transporte le public. Et aiguise son appétit. "Le public connaisseur ou amateur apprécierait d'avoir des joueurs mondialement connus qui viennent dans une ville comme Caen. Dans une salle comme ça, ça donne envie de voir mieux. C'est tellement beau, ça donne envie de voir mieux. Ça mérite encore mieux !", juge un spectateur.
"Là ce n'est pas vraiment officiel"
L'affiche est pourtant déjà alléchante pour les amateurs. Chez les hommes, la fine fleur du tennis tricolore est ainsi au rendez-vous avec notamment Ugo Humbert, le n°1 français, Adrian Mannarino (n°2), Richard Gasquet (1/2 finaliste de Wimbledon et de l'US Open), un habitué du tournoi. Côté international, l'Australien Alex De Minaur (12ᵉ mondial) est également présent. "C'est déjà de bon niveau", reconnaît un Cherbourgeois venu assister à l'Open de Caen, "Mais ce serait bien d'avoir de meilleurs joueurs et plus d'étrangers." Et de rêver d'un tournoi ATP. "Ce serait mieux parce que là ce n'est pas vraiment officiel. Ce serait l'intérêt pour l'organisation, pour le club, pour la ville et pour le grand public."
Pour le tennisman breton Arthur Rinderknech, ce rêve est loin d'être farfelu. "C'est une très belle salle digne des beaux tournois ATP qu'on joue pendant l'année", estime le 97e joueur mondial,"Il faudrait respecter la charte des tournois ATP mais en tout cas pour un court central il y a largement de quoi faire un tournoi professionnel avec une arène comme celle-ci (...) ce serait très sympa d'avoir un tournoi en Normandie."
"Pour l'instant, on n'a rien à y gagner"
Arnaud Guimard, manager général de l'Open de Caen, est lui aussi conquis par le changement de décor."Moi, ça a fait l'effet whaou. Le président de la ligue de Normandie nous a dit ce matin : c'est vraiment exceptionnel. On est ravi." Pour autant, pas question de rêves de grandeur, pour le moment. L'organisateur du tournoi garde la tête froide. Devenir un tournoi ATP ? "Pour l'instant, on n'a rien à y gagner", estime Arnaud Guimard. La première raison est financière. "Là, on est à peu près sur un budget de 800 000 euros. Sur un "ATP 250", il faudrait un budget de 2,5 millions. On oublierait le tournoi féminin qui nous tient à cœur et ce n’est pas l'idée."
Changer de dimension, ce serait aussi rompre avec son histoire."On perdrait les valeurs du côté amateur du TC Caen, la phase des qualifications. Tout ça disparaîtrait. Or ça fait partie aussi des valeurs de l'Open de Caen." Et contrairement à ce que pensent certains spectateurs, l'affiche ne serait pas forcément plus alléchante. "En exhibition, on a une certaine liberté sur le tableau et sur le nombre de joueurs qu'on fait venir, ce qui nous permet de faire venir des grands noms du tennis mondial", explique Arnaud Guimard. L'Open de tennis de Caen se déroule jusqu'au mercredi 13 décembre.