"Le logement est en panne." Après la colère des agriculteurs, les artisans du bâtiment dans la rue

Une centaine d'artisans du bâtiment se sont rassemblés devant la préfecture du Calvados, à Caen, jeudi 22 février 2024. Ils réclament un allègement de leur fiscalité sur le gazole non-routier et une simplification du dispositif MaPrimRénov'.

Une centaine d'artisans, représentant une vingtaine d'entreprises du bâtiment et des travaux publics, se sont rassemblés devant la préfecture du Calvados, à Caen, jeudi 22 février de 7h à 10h, provoquant un blocage de la circulation sur le boulevard Bertrand.

Reçus par le directeur de cabinet du préfet, ils ont revendiqué une fiscalité allégée sur le gazole non-routier et la simplification du dispositif MaPrimRénov', l'aide d'État qui aide propriétaires de logements à réaliser des travaux de rénovation énergétique, mais qui connaît selon eux des déboires dus aux blocages administratifs.

À propos du gazole non-routier, qui sert à la fois aux engins de chantier et aux machines agricoles, "les agriculteurs sont détaxés, et nous, on a eu une augmentation de taxe de 10% en octobre", déplore Cyril Thillaye, couvreur-plaquiste à Moult-Chicheboville (Calvados).

Trop de règles administratives

"Aujourd"hui, on a des règles administratives ubuesques et délirantes, sur lesquelles on n’est pas consultés. On n'est pas contre les règles, notamment en matière environnementales, mais il faut que ce soit cohérent", défend Pascal Lemoine, le patron des Charpentiers du Pays d'Auge. 

En l'état, les règles ralentissent la construction et la rénovation de logements, avancent-ils. "Le logement est en panne. Ça ne marche plus, on n'en construit pas assez", avance Marc Guérin, président de la Fédération du bâtiment dans le Calvados, qui poursuit : "Nos industries n'arrivent pas à embaucher parce qu'elles n'arrivent pas à loger".

"On n'hésitera pas à recommencer"

Dans un courrier adressé au préfet, la Fédération du bâtiment appelle au retour du prêt à taux zéro (éco-PTZ) pour la construction de tous types d'habitations, et demande le gel des barèmes d'éco-contribution, qui déterminent les sommes que les entreprises du BTP doivent verser aux organismes de valorisation des déchets de chantier. "On demande juste à avoir des interlocuteurs qui nous écoutent", lance Pascal Lemoine.

Après leur réunion en préfecture, les artisans disent espérer "que ça remonte au niveau national". "On n'a pas l'habitude de se plaindre, mais on n'hésitera pas à recommencer", concluent-ils.

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