A l’approche des fêtes de fin d’année, le prix des bouquets s'emballe. En cause : l'augmentation du coût de l'énergie. Une majorité des fleurs vendues en France proviennent de l’étranger. Chauffer les serres où elles poussent coûte plus cher...tout comme leur transport...
Si vous souhaitez offrir un beau bouquet pour les fêtes...il vous faudra mettre la main au portefeuille. Chez Sofia Fleurs à Rouen, ce matin, le prix de la rose augmente de 1 euro. La fleur est passée de 3,90 euros à 4,90 euros l’unité.
Mais le propriétaire n’a pas le choix : son grossiste a augmenté ses tarifs. "De belles roses comme celle-ci, en temps normal nous les achetions 1,05 euro. Aujourd’hui, elles sont passées à 1,50 euro selon la qualité", indique Kazimierz Knap, fleuriste et gérant de la boutique.
En cause : l’envolée des prix du carburant, car 85% des fleurs vendues chez nous sont cultivées à l'étranger (Pays-Bas, Kenya...), selon une estimation réalisée par Val'hor (PDF), l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage… La hausse du prix de l'essence pèse donc sur nos importations.
Des fleurs gourmandes en énergie
Autre explication : aux Pays-Bas, où transite 70% de la production mondiale, les fleurs sont cultivées sous des serres chaudes, 24 heures sur 24. Avec les hausses des tarifs de l’énergie en Europe, toute la filière est touchée.
Une situation qui inquiète Twinnie Cano, gérante de la boutique Apothéose à Caen. "C’est catastrophique. Notre métier est en crise, j’appréhende pour la suite", nous confie-t-elle.
Le prix de toutes ses fleurs a augmenté. Des envolées comprises entre 40% et 50%, pouvant même atteindre parfois 60% ! "Avant, je vendais la rose à 3 euros, je la vends aujourd’hui à 4 euros, je pense que ce sera 5 euros l’année prochaine", se désole-t-elle.
Même le limonium, petite fleur qui ne coûtait pas cher auparavant, n’est pas épargné. "La tige est vendue aujourd’hui à 2 euros, contre 50 centimes il y a quelques années".
Pour ne pas perdre sa clientèle, elle a décidé de réduire ses marges, "mais ce ne sera pas viable encore longtemps". Progressivement, la gérante va se tourner sur les fleurs produites localement pour tenter de s’en sortir financièrement.