Des centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Caen, ce samedi 22 avril. Autour du village du SNU, les manifestants voulaient faire entendre leur opposition au gouvernement et à la réforme des retraites.
Des sifflets, des casseroles, des chants, des slogans... Durant plusieurs heures à Caen, ce samedi, il était difficile de s'entendre aux abords du village du Service national universel (SNU).
Plusieurs manifestants s'étaient donnés rendez-vous avec un objectif : obtenir la fermeture du village SNU comme à Nantes où, ce mercredi, il a fermé une heure après son ouverture.
"On est en démocratie, tout le monde s'exprime mais cet accueil est quand même assez surprenant", confie Christel Lafon, référente communication du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
On est là pour faire la promotion, expliquer un dispositif qui est mal compris. C'est un dispositif très vertueux qui permet à chacun de s'engager chez les sapeurs-pompiers, dans les Ehpad...
Christel LafonRéférente communication du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
"C'est triste de voir ça, ce sont des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent", souffle Maëva Françoise, âgée de 19 ans et adhérente au SNU depuis 2020.
Des critiques envers le SNU
Adressé aux jeunes de 15 à 17 ans, le dispositif était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Testé depuis 2019, la question de sa généralisation se pose aujourd'hui.
Mais le dispositif fait débat. Ce samedi, beaucoup de militants de gauche étaient présents. "Il y a un double matraquage de la jeunesse : dans la rue, contre ceux qui manifestent et un matraquage un peu intellectuel avec ce SNU", affirme Noé Gauchard, président de la NUPES dans la 6ᵉ circonscription du Calvados.
Le SNU cherche à embrigader, à laver le cerveau de la jeunesse et à nous faire croire que la jeunesse n'est pas engagée et qu'il faut lui apprendre.
Noé GauchardReprésentant de la NUPES, 6ᵉ circonscription du Calvados
"Des jeunes encadrés par des militaires, c'est pas notre vision de l'engagement et de l'émancipation des jeunes", ajoute Octave Plessis, membre du bureau national des Jeunes écologistes. "Il faut beaucoup plus de moyens dans l'Education. Dans l'enseignement supérieur, des jeunes crèvent de faim aujourd'hui. Il ne faut pas que les 2 milliards d'euros soient pour le SNU !"
Une manifestation contre la réforme des retraites
En plus de s'opposer au SNU, certaines personnes ont profité de ce regroupement pour rappeler leur opposition à la réforme des retraites.
"C'est avant tout pour montrer à Emmanuel Macron que les années qui lui restent ne vont pas être jouables tant qu'il ne retire pas sa réforme", reconnait Jean-Baptiste Levasseur, militant du mouvement jeune communiste.
Certains slogans, bien connus des cortèges contre la réforme des retraites, ont d'ailleurs été entonnés.
Un face à face avec les forces de l'ordre
Sur son compte Twitter, la préfecture du Calvados indique que "les policiers ont repoussé dans le calme les manifestants, dont certains très virulents, qui empêchaient l'accès au village SNU".
Une version contredite par plusieurs manifestants rencontrés sur place. Selon leurs témoignages, la situation se serait tendue aux alentours de 13 heures.
Une vidéo publiée sur Twitter, par Octave Plessis, montre des policiers repoussant les manifestants et donnant parfois des coups de matraques.
En milieu d'après-midi, quatre heures après l'ouverture initiale, le village a pu rouvrir. "Forcément ça a un impact", concède Christel Lafont, référente communication du ministère de l'Éducation nationale et jeunesse. "Mais on a vu des gens désireux de venir nous rencontrer pour avoir des informations."
Au total, la tournée du SNU doit faire étape dans 25 villes françaises.