Alors que se profile déjà le week-end de reprise du championnat de Ligue 2, le SM Caen s'apprête à entamer la saison dans le brouillard. Entre rachat tardif, éviction du président, transferts qui tardent, disparition de joueur, blessures de défenseurs cadres et contre-performances, c'est peu dire que l'intersaison a été désordonnée.
Cela faisait bien longtemps que le SM Caen n'avait pas vécu de préparation d'avant saison aussi confuse. Peut-être même n'est-ce jamais arrivé. Un président absent et remercié fin juillet, le flou sur les repreneurs, quasiment pas de transferts, des défaites même contre des équipes de rang inférieur, le tout conjugué à l'indécision concernant l'attribution des droits TV du championnat.
Il y avait de quoi s'y perdre durant les premières semaines de préparation. "Pour nous, ça a été long, relate Romain Thomas, capitaine malherbiste. On sentait que tout n'était pas clair, que c'était flou. Le coach nous disait de rester focalisés sur le terrain, mais forcément, on se questionnait". Et puis, fin juillet, une lueur est venue éclaircir les cieux caennais. Un sauveur nommé MBappé.
Je n'y croyais pas au début. On sait ce qu'il représente à l'échelle mondiale, il va apporter au club et à la région. On sent que les gens qui l'entourent sont obnubilés par le très haut niveau et veulent y amener le club le plus vite possible.
Romain Thomas (SM Caen), sur la reprise du club par le clan MBappé
Toutefois, même si l'on en connaît les contours, le rachat du club - annoncé depuis l'automne - n'a pas encore tout à fait abouti. Le clan MBappé, nouvel actionnaire majoritaire du club normand, doit encore faire valider son projet par la DNCG. Aucune date n'est pour le moment annoncée.
Des blessures et des cas à régler
Dans les couloirs du club normand, l'identité du repreneur et son aura ont eu le mérite de décrisper les salariés, et de dissiper un peu le brouillard planant depuis la fin de saison dernière. Les arrivées de Yann M'Vila et Lorenzo Rajot y ont aussi contribué. "C'était important que de la fraîcheur arrive, explique Romain Thomas. Ça a calmé un peu les tensions, tranquillisé un peu tout le monde".
Toutefois, des bandes de brumes demeurent. Perturbés mentalement par la situation hors du terrain, les Malherbistes n'ont pas rassuré lors des matchs de préparation, perdant cinq de leurs six matchs amicaux, dont un cinglant 6-1 contre Guingamp. Malgré l'ultime victoire contre Versailles (3-1), Nicolas Seube a perdu quatre défenseurs sur blessure, notamment les titulaires Traoré et Henry (en plus de Ntim et Bolumbu).
💬 Nicolas Seube « Tout n’a pas été parfait dans cet intersaison mais la fraîcheur elle est présente. Il ne faut pas chercher des excuses, on doit trouver des solutions. » #SMCaen #SMCPFC pic.twitter.com/133nKfkbsH
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) August 16, 2024
Leurs absences étant estimées entre trois et six semaines, il faudra entamer la saison sans eux. Deux joueurs sous contrat ne seront pas non plus de la partie inaugurale ce samedi à d'Ornano face au Paris FC. Dans l'optique de partir après trois dernières saisons flamboyantes, Alexandre Mendy ne s'entraîne plus - ou presque plus -, ni ne joue avec ses coéquipiers depuis mi-juillet. Le meilleur buteur de Ligue 2 en titre veut quitter le club, les nouveaux actionnaires ne l'entendent pas de cette oreille.
A 30 ans, le Bissauguinéen reste correct vis-à-vis de son club, contrairement à l'effronté Norman Bassette, qui a disparu des radars. "Il a quitté le groupe sans me demander, ce qui est fou", s'étonne Nicolas Seube. Il a fait une bonne préparation et du jour au lendemain, ça a fait patatras !" Le forcing du jeune Belge devrait finir par payer. Le SMC a plusieurs offres sur la table.
On va arrêter de se dire "ça va pas", il faut positiver.
Nicolas Seube, entraîneur du SM Caen
Alors que se profile le premier match de la saison, l'entraîneur caennais cherche à retrouver un peu de sourires et de positif. "On sent l'approche de la compétition, les joueurs sont de plus en plus investis", commente-t-il. Même si ses deux recrues ne sont "pas prêtes à démarrer un rencontre", il se satisfait d'avoir désormais "cinq milieux de terrains aux profils différents, très complémentaires", dont un joueur de grande expérience.
"Yann M'Vila a la capacité à gérer les temps forts et les temps faibles. Avoir un régulateur comme ça, ça me permet d'être assis tranquille sur mon siège", plaisante le technicien caennais, tout en louant les bénéfices de sa recrue.
Un 11 pas si expérimental que ça face à Paris
Il n'empêche, Nicolas Seube et son staff devront bricoler ce samedi face à une équipe parisienne invaincue lors de la préparation. Sans véritable avant-centre, ils compteront sur un Mickaël Le Bihan qui a enfin pu faire une préparation entière, sur la confirmation espérée des talents de Godson Kyeremeh et de Tidiam Gomis.
Au milieu, Lebreton, Gaucho, Brahimi et Autret se disputent trois places. Et derrière, Abdi, Thomas, Meddah et Vandermersch vont être sur le pont, devant un Mandréa un temps remis en cause et finalement confirmé par son entraîneur. Finalement, quand on cherche, on trouve quand même quelques certitudes à Caen. En attendant que les recrues et les rayons du soleil transpercent vite les nuages.