La fermeture d'un service de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen est prévue cet été. Une mesure qui va "mettre en danger les médecins et les patients" selon les syndicats, qui demandent le déclenchement d'un plan blanc. Une réunion en cellule de crise est organisée ce mercredi 28 juin pour trouver une solution.
La situation est tendue à l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen depuis plusieurs années et ne devrait pas s'arranger dans les mois à venir.
Faute de médecins disponibles cet été, l'hôpital psychiatrique va fermer à partir du 17 juillet 2023 son service d'admission Neptune. Et ce, quelques semaines après la fermeture temporaire de 28 lits dans trois unités du site.
Une réunion de cellule de crise a lieu ce mercredi 28 juin 2023 entre les différents personnels de l'EPSM de Caen et l'Agence régionale de Santé pour tenter de trouver une autre solution, car les "agents s'opposent à l'interruption du service Neptune" en juillet et août.
Deux "patients difficiles" par chambre
La décision de fermer l'unité n'impactera pas le nombre de patients accueillis cet été, puisque les 16 lits de Neptune seront redispatchés dans les autres services de l'hôpital psychiatrique.
Mais le problème résulte dans la qualité de prise en charge des patients. Plusieurs chambres, initialement prévues pour accueillir une seule personne, seront occupées par deux lits. La qualité des soins sera dégradée.
"En doublant des chambres, on a déjà essuyé des problèmes, des situations de mise en danger de patient. Il y a eu récemment dans l'unité Bonnafé, une chambre double où on n'a pas pu effectuer les gestes de premières urgences sur un patient. La situation est plus que dramatique puisqu'il est décédé. C'est totalement aberrant" déplore Florent Roger, secrétaire de CGT du syndicat de l'EPSM de Caen, qui dénonce une "mesure totalement inadaptée".
Un plan blanc demandé
Le basculement des lits du service pose également la question de la surcharge de travail pour les personnels et médecins des autres services de l'hôpital psychiatrique de Caen, "déjà épuisés" selon les syndicats.
Sur Neptune, on a des patients difficiles. On va mettre sur le service Bonnafé quasiment 33 patients difficiles et on va aussi ouvrir une deuxième chambre d'isolement, qui nécessite beaucoup de personnel. Tout ça va créer une cocotte-minute et mettre en danger nos médecins
Florent Roger, secrétaire de CGT du syndicat de l'EPSM de Caen
Les représentants syndicaux demandent le déclenchement d'un plan blanc, dispositif de crise permettant de réquisitionner immédiatement des médecins supplémentaires des établissements alentours.
"On est dans une situation de crise inédite. On a alerté l'ARS qui doit imposer ce plan blanc. Ce n'est pas la solution qui va tout arranger mais là, pour cette période estivale, nous savons que des médecins sur Bayeux sont prêts à donner un peu de leur temps sur l'EPSM. C'est une vraie solution en attendant de trouver des embauches de médecins" selon Forent Roger, de la CGT.
La direction de l'établissement n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. L'Agence régionale de santé va devoir se positionner dans ce dossier épineux. Une réponse est espérée ce milieu de semaine.