"Les monstres de ma vie" de Fidji Gibert : une enfance de violence et de harcèlement

"Les monstres de ma vie " sort ce 26 août aux éditions City. Dans ce livre, coécrit avec le journaliste Frédéric Veille, la Caennaise Fidji Gibert raconte sa vie faite de violences : maltraitance pendant son enfance, harcèlement scolaire, viol et violences conjugales. 

Elle a aujourd’hui 21 ans et est mannequin photo. Fidji Gibert, celle qu’on a traitée de « grosse », battue, insultée, violée, met aujourd’hui son corps sous les feux des projecteurs. Une revanche sur la vie.
 

Son parcours, elle le met en lumière dans « Les monstres de ma vie ». Ce livre n’est pas une vengeance, mais une thérapie. Fidji Gibert y raconte son enfance, son adolescence, et sa vie de jeune adulte, rythmées par les coups, les brimades, la violence.
 

Ça a été ma thérapie. Quand j’ai fini le manuscrit, j’ai eu le sentiment que c’était vidé. Tout est vidé maintenant, on peut le fermer et ouvrir un autre livre.

Fidji Gibert

 

Le monstre du père maltraitant

Un récit chronologique qui débute par sa naissance, non désirée, suivi de deux années pendant lesquelles Fidji est brinquebalée chez des oncles et tantes, désocialisée. Après le divorce de ses parents, la garde des enfants, Fidji et deux de ses frères, est accordée au père. Un père handicapé, qui va devenir peu à peu maltraitant avec sa fille.
 

Alors, les yeux révulsés de colère, le regard perçant, il me força à me dénuder sous ses yeux en me criant dessus, pour me jeter dans la cage d’escalier, nue, à la vue de tous. J’ai passé plusieurs heures sur le palier.

"Les monstres de ma vie" , Fidji Gibert et Frédéric Veille

Fidji ne trouvera aucun réconfort auprès de ses frères : l’un est indifférent au comportement du père, l’autre deviendra violent avec elle.

Le monstre du harcèlement scolaire

Fidji Gibert ne trouvera pas non plus de réconfort à l’école. Dès la primaire, la petite fille est victime de harcèlement. Elle subit les brimades des élèves de sa classe parce qu’elle est « différente », cheveux courts et vêtements masculins, comme elle l’explique dans cet entretien :
 
entretien avec Fidji Gibert, auteur de "les monstres de ma vie" ©A.Pinault/JM Guillaud

En arrivant au collège, nouvel établissement où elle ne connaissait personne, elle pensait se libérer de ses monstres. Mais son frère était passé par là avant, elle avait déjà un nom, et très vite elle aura à nouveau une étiquette, et sera une nouvelle fois victime d’un groupe d’élèves harceleuses.
 

Et si on offrait une corde à Fidji pour qu’elle se pende ? Toute la classe s’est mise à rire. Je suis restée tétanisée. Je venais de recevoir un uppercut. Sou le choc, j’ai quand même tourné la tête vers le professeur en me disant qu’il allait réagir, qu’il allait sanctionner. Mais non ! Aucune réaction !

"Les monstres de ma vie", Fidjii Gibert et Frédéric Veille

Violences physiques, insultes, pression psychologique : Entre deux tentatives de suicide, Fidji ne trouve d’autre issue que la scarification. Se faire du mal avec une lame de taille crayon pour soulager ses souffrances. Pendant l’entretien elle mentionne « 500 à 600 cicatrices sur le corps », mais elle ne nous les montrera pas, voici pourquoi :
 
entretien avec Fidji Gibert, auteur de "les monstres de ma vie"

Ses premières amours : des monstres

Harcelée à l’école, brimée et battue à la maison, Fidji tente très jeune de trouver du réconfort auprès des hommes. Mais si elle en trouve, cela ne sera que de courte durée. Ses expériences amoureuses se termineront toutes dans la violence.  De nouveau frappée, et même violée, Fidji sombre.
 

Je n’avais que seize ans. Celui à qui j’avais confié vouloir un enfant de lui venait de me violer, de me sodomiser avec une violence extrême.

"Les monstres de ma vie", Fidji Gibert et Frédéric Veille


Elle se relèvera grâce à sa fille, aujourd’hui âgée de 4 ans.
 

Maintenant qu’elle a vaincu les monstres de sa vie, Fidji Gibert veut mener d’autres combats. Elle se dit prête à aller dans les écoles, les collèges, pour témoigner du harcèlement scolaire, pour tenter de faire changer les mentalités. « La mairie d’une ville en Normandie me l’a proposé récemment. Pour moi ce serait un plaisir d’aller dans les collèges pour pouvoir intervenir et de faire de la prévention, avec le côté poignant d’une plaidoirie pour que les élèves se sentent impactés. »
 


 
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