Le parking du centre anti-cancer Baclesse devient payant : c'est "inhumain et ridicule" répondent les patients

A partir du lundi 3 août, le parking du centre anti-cancer François Baclesse va devenir payant. Une décision prise par le CHU de Caen pour entre autres fluidifier la rotation des véhicules, sur un site souvent saturé. Des patients montent au créneau, dénonçant une "double peine inhumaine".

Eric Courteille est suivi depuis quatre ans pour un cancer. Mercredi, il se rend au centre François Baclesse pour une chimio de huit heures. Il découvre alors un petit flyer, posé dans la salle d'attente, indiquant que le parking deviendra payant à partir de lundi 3 août. 

Il réalise ainsi en plein coeur de l'été que la prochaine fois, il devra payer à peu près 10 euros pour se faire soigner.

"C'est déjà assez stressant comme ça. Vous savez, nous sommes déjà très fragilisés par la maladie physiquement. Financièrement, mes revenus ont été divisés par trois. Cette histoire me met en colère car moralement, ce n'est pas bien. C'est inhumain", nous explique-t-il. 


De retour chez lui, ce patient contacte la direction du CHU, propriétaire du site, pour tenter de comprendre. On lui explique que ce parking, seul gratuit dans la zone, se retrouve vite saturé. Les voitures se garent n'importe comment, d'autres restent stationnés plusieurs jours voire des semaines et ultime argument, les patients qui se font suivre en cancérologie au CHU, payent le stationnement, donc il faut "harmoniser la politique de stationnement pour tous les parkings du site hospitalier", comme c'est écrit dans la note d'information.
 

Tarif : 0.50 centimes en moyenne toutes les 15 minutes

D'après la grille tarifaire, la première heure et demie sera gratuite. Ensuite, les patients et visiteurs devront payer 0.50 centimes toutes les quinze minutes.

La direction du centre Baclesse met en avant une solution pour les patients, qui restent longtemps sur le site : 
  • Le patient pourra bénéficier d'une prescription médicale de transport (PMT), lui permettant d'utiliser son véhicule personnel au lieu d'un taxi ou d'une ambulance. Sur présentation de ce document, il pourra se faire rembourser par l'Assurance Maladie.
Eric Courteille reste peu convaincu, c'est le moins que l'on puisse dire. "Cela va encore générer de la paperasse, alors que nous avons d'autres préoccupations franchement. Les patients vont peut-être demander à être pris en charge par une ambulance pour éviter de payer le parking. C'est beaucoup plus cher et au final, qui finance ? C'est l'Assurance Maladie. Je ne comprends pas l'intérêt économique. C'est le serpent qui se mord la queue".

Ce patient de 62 ans est également suivi à Villejuif à l'Institut Gustave Roussy (IGR), dont l'ancien directeur adjoint n'est autres que Frédéric Varnier, l'actuel directeur du CHU de Caen.

"Là-bas, c'est très bien fait, vous arrivez sur un parking toujours fluide et les entrées sont filtrées grâce à votre carnet de rendez-vous. C'est simple à mettre en place à Caen. Il suffirait d'un QR-Code. Pourquoi cette solution n'a-t-elle pas été mise en place ici ? " se demande Eric Courteille.

Nous n'avons pas pu réussir à joindre la direction de la communication, ce dimanche.
 
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