PORTRAIT. Qui est Francis Lokoka, le gardien showman de l'équipe de France de futsal ?

Qualifiée pour sa toute première Coupe du monde de l'histoire, l'équipe de France de futsal démarre sa préparation par un mini-tournoi au Palais des Sports à Caen. L'occasion de découvrir un sport encore confidentiel au gardien spectaculaire.

"J'aime briller, j'aime que l'attention soit sur moi." Explosif et expressif, Francis Lokoka ne passe pas inaperçu. Dimanche 4 et lundi 5 février, au Palais des sports de Caen (Calvados), le public prendra sûrement plaisir à le découvrir à l'occasion du mini-tournoi de futsal qui réunit les sélections françaises, belges et néerlandaises pendant trois jours.

Récemment devenu le gardien numéro un de l'équipe de France, l'homme de 30 ans n'a pas connu que des moments étincelants dans sa carrière. Formé au football traditionnel, il a découvert le futsal à l'âge adulte et est aujourd'hui embarqué dans la plus belle aventure de sa vie, celle de la Coupe du monde 2024, prévue du 14 septembre au 6 octobre en Ouzbékistan.

De 7,32 m à 3 mètres

Comme de nombreux jeunes de la région parisienne, passionnés de football et ayant le sens du jeu, l'originaire d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) fait ses premières armes au Red Star Football Club (National). À l'âge de 17 ans, il rejoint le Paris Football Club, où il évolue en Nationale 3 avec l'équipe réserve, jusqu'à la fin de saison 2016.

En parallèle des matchs et entraînements, Francis découvre une autre façon de jouer grâce à un ami et coéquipier. Arrivé au sommet de sa carrière en foot à 11, le joueur d'1,84 m bascule des cages de 7,32 mètres de large à celles de 3 mètres, du gazon au parquet.

"Lorsqu'on me demande si j’aurais aimé avoir une carrière dans le foot pro, je réponds "bien sûr !", admet-il lors d'un rassemblement au Centre National du Football à Clairefontaine. Mais ça n’a pas été le cas et au final, j'ai largement trouvé mon compte dans cette discipline, puisque le gardien est plus important qu’au football."

Un leadership naturel

Si le gardien est davantage sollicité au futsal qu'au football, il n'en reste pas moins un leader incontestable comme l'explique Thomas Bartolini, l'entraîneur des gardiens.

"Dans les deux cas, c'est un poste spécifique avec ses propres caractéristiques. Au futsal, comme les dimensions du terrain sont plus courtes, on va parfois lui demander d’être passeur décisif depuis sa zone, détaille le technicien. Il faut savoir choisir entre est-ce qu’il faut relancer court, loin ou dans l’intervalle médian. Ça reste de la prise de décision et de la culture tactique."

Il faut beaucoup d’engagement, de persévérance et une capacité à supporter la frustration.

Thomas Bartolini, entraîneur des gardiens de l'équipe de France

à France 3 Normandie

Des qualités dont est doté le Francilien, qui n'a pas traîné pour travailler sur ses points faibles. En 2020, Djamel Haroun, ancien portier et actuel détenteur du record de sélections en équipe de France de futsal (151), décryptait le potentiel de son homologue dans les colonnes de France Football : "il a de très bons réflexes mais doit encore progresser. S'il reste dans cette logique d'apprentissage, ce sera sûrement le futur gardien de l'équipe nationale."

"Le show fait partie de moi"

Trois ans plus tard, le sociétaire du Nantes Métropole Futsal (D1) est le titulaire indiscutable de l'équipe nationale. Décrit par son sélectionneur, Raphaël Reynaud, comme un gardien "très explosif, spectaculaire capable de parades extraordinaires", il est de plus en plus épanoui dans un groupe où on le laisse exprimer sa personnalité.

"En dehors je suis assez calme et posé, mais sur le terrain, je ne suis pas moi-même si je ne fais pas le show, analyse l'intéressé. J'ai besoin de ça pour être performant. J’ai déjà eu des entraîneurs qui m’ont demandé de réduire ce côté showman, mais ça fait partie de moi !"

Un comportement accepté et valorisé par le groupe et le staff. "Il ne faut pas dénaturer les gens. On peut fixer des règles, un cadre mais lorsqu’on cherche à déformer le sportif ou l’homme, ça ne donne pas un bon résultat, affirme Thomas Bartolini. Après, on tombe dans un jeu d’acteurs et ce n'est pas bon."

Si la liste des 14 joueurs qui partiront en Ouzbékistan en septembre n'est pas encore définitive, le nom de Francis Lokoka devrait sans surprise y apparaître.

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