Le Caen Basket Calvados a engrangé ce vendredi une cinquième victoire de suite face à Boulogne. Le club normand est leader du championnat de National et peut rêver d'une montée e Pro B. Parmi les atouts de l'équipe, Bryson Pope et Moise Diamé, tous deux trentenaires. Portraits croisés par C sports.
Si la valeur n'attend pas le nombre des années, l'expérience n'en reste pas moins une force. La trentaine n'est pas une fatalité dans le sport de haut niveau et le Caen Basket Calvados, qui réalise une très belle saison et peut espérer monter en Pro B, le prouve avec deux de ses cartes maîtresses. Le premier, l'ailier Bryson Pope, 34 ans, est là depuis sept ans. Une rareté dans le basket moderne habitué aux contrats d'un an. Le Franco-Américain a gardé sa place, malgré les montées et les descentes de divisions. Le second, Moise Diamé, a été la première recrue annoncée par le club l'été dernier. Le capitaine de l'équipe est loin d'être un bleu. A 31 ans, l'ancien international sénégalais arpente les parquets français depuis plus de dix ans.
Reportage de David Frotté, Cyril Duponchel et François Hauville
A eux deux, ils font sérieusement monter la moyenne d'âge de l'équipe. Mais ne plombent pas ses performances. Et ce malgré le rythme actuel très soutenu d'un match tous les trois jours pour rattraper le retard pris depuis l'épidémie de Covid. "On essaye de les ménager", reconnait le coach, Fabrice Coursier, "Mais ce sont des joueurs qui de toute façon sont hyper compétiteurs. On essaye surtout de ménager l'ensemble du groupe. Quand on a des joueurs un peu plus âgés, un peu plus expérimentés, ils savent se gérer tout seuls. Ça se passe bien."
Des joueurs qui savent se gérer donc et qui apportet beaucoup à l'équipe, pour leur entraineur. "Ce sont des personnes qui sont au sein même du groupe et qui arrivent à le faire vivre, avec chacun son propre caractère", souligne Fabrice Coursier, "Bryson est un peu plus en retenue, légèrement titmide mais très présent avec l'autre. Un vrai partenaire. Et puis Moise avec une capacité d'avoir un vrai recul et puis un échnage. Les deux sont très importants dans notre cohésion de groupe (...) Dans les moments importants, dans les moments d'euphorie pour baisser un peu l'émotion et surtout dans les moments où c'est un peu plus difficile, parce que le message est capable d'être passé à tout le monde et d'amener une sérénité."
Garder les pieds sur terre
La sérénité, c'est sans doute ce qui caractérise ces deux piliers du CBC. "Dans la vie, il n'y a pas que le basket; c'est une grosse partie de ma vie maintenant mais je sais qu'à côté, il faut être bien dans sa vie et serein. Ca rend les choses beaucoup plus faciles professionnellement parlant quand à côté, je suis tranquille", estime Bryson Pope. Pour garder les pieds sur terre, l'ailier franco-américain s'évade, par le dessin. "Je dessinais beaucoup avec mes deux grands-frères. C'est mon père qui m'a transmis ça. J'ai toujours été passionné par les arts, par la peinture, par le dessin."
La famille, c'est aussi ce qui structure Moise Diamé. "Ce que j'aurais fait dans le basket, certains supporters et coéquipiers s'en rappelleront, je m'en rappellerai mais dans 20-30 ans, ce qui va rester ce sera ma famille donc je vis pour eux et ça reste le socle de tout ce que je fais". Y compris le basket. "C'est un sport d'opposition, un sport de contact. Des fois, il peut y avoir des réactions inappropriées ou disproportionnées. Rien que pour ça, je n'ai pas envie que mes enfants voient ça. J'essaie d'être le plus exemplaire possible." De père de famille à capitaine, Moise Diamé trace sa route, droit dans ses baskets, sur les parquets comme dans la vie.