Ces Gilets jaunes n'ont rien de semblables à ceux que l'on voit sur les ronds-points de France depuis plus d'un mois. Ils sont portés par des élèves de l'école Jean-Vilar (Calvados) depuis plus d'un an dans un but d'éducation citoyenne : être vigilant vis-à-vis de leurs petits camarades.
Dans la cour de l'école primaire Jean-Vilar, à Ifs (Calvados), certains élèves se distinguent des autres. Gilets jaunes et talkies walkies, ils déambulent parmi leurs camarades. Ce sont les élèves vigilants.
Voilà un an que l'école a mis en place ce dispositif. " Ce n'est pas une réponse à un manque d'effectif ou à des violences particulières, tient à préciser Anne Hervé, la coordinatrice. Nous voulions responsabiliser les élèves sur ce qu'il se passe dans leur cour de récréation. C'est une forme d'éducation citoyenne. "
Vigilance et appel au talkie
Concrètement, les élèves, munis d'un gilet jaune pour être facilement repérés et de talkie walkie pour pouvoir contacter immédiatement un adulte, arpentent la cour. Au moindre danger, ils contactent un adulte également présent sur la cour. C'est à ce dernier de décider d'intervenir ou non.
Les enfants vigilants, de 6 à 12 ans, sont volontaires et s'inscrivent par roulement pour surveiller la cour sur la pause du midi uniquement.
Ne pas en faire un médiateur
Une quarantaine d'élèves volontaires ont assisté à une formation pour ne pas confondre signaler et rapporter. Anne Hervé rassure : "Les enfants vigilants ne sont pas mis à part ni projetés dans un rôle d'adulte."
Pour la mise en place de ce projet, l'école a organisé plusieurs temps d'échange avec les parents. " Il y a eu de nombreux échanges. Nous avons ainsi choisi de délimiter le rôle de l'enfant et de ne pas en faire un médiateur mais simplement de lui donner des outils pour qu'il puisse s'investir dans la vie de son école ", précise Anne Hervé.
Un bilan très positif
Pour la coordinatrice, le bilan est très positif : " Les élèves prennent des initiatives. Certains vont parler à des enfants qui étaient seuls dans la cour, pour savoir si c'était un choix de leur part où s'il s'était passé quelque-chose. Ils interviennent sur ce qui ne se voit pas forcément. Nous avons pu voir de très belles interactions. "
Nolwenn Renard, directrice, est ravie : " Il y a beaucoup moins de tensions sur la cour. Les élèves prennent cela très à coeur ! Nous comptons le proposer dès janvier, pour toutes les autres récrés. "
Une déclinaison existe déjà dans d'autres établissement, proposant aux élèves de jouer le rôle de médiateur.