Une étude est actuellement en cours au CHU de Caen (Calvados) pour évaluer la qualité de sommeil. Elle mettra en relief les facteurs qui perturbent le sommeil mais aussi les moyens pour l’améliorer.

As-tu bien dormi ? On nous pose souvent la question, mais comment le savoir vraiment ? Entre notre ressenti et la réalité, il y a parfois une grande différence.

Chacun d’entre nous peut connaitre sa qualité de sommeil, grâce au test de polysomnographie. Des capteurs sur la tête et le torse enregistrent notre activité cérébrale, musculaire et cardio-respiratoire, pendant la nuit. Cet examen est notamment utilisé, pour diagnostiquer les apnées du sommeil.

Les résultats de ces enregistrements sont ensuite analysés, par des médecins spécialisés dans le sommeil, comme Emma Milot (doctorante en sciences) et Stéphane Rehel (Docteur en sciences spécialisé dans le sommeil), au CHU de Caen.

Ces graphiques permettent de déchiffrer les différentes phases de sommeil : « Chez une personne qui va avoir un sommeil de moins bonne qualité, on va avoir par exemple une durée d’endormissement qui sera plus longue, des temps passés en sommeil lent profond plus courts et surtout davantage de fragmentation, au cours de la nuit. Avec des épisodes d’éveil, avec parfois sept à huit réveils par nuit, ce qui contribue à la dégradation de la qualité de sommeil, et par conséquent un ressenti négatif au quotidien » nous précise Stéphane Rehel.

Notre ressenti de repos parfois différent de notre sommeil 

Souvent, les médecins constatent que nous avons tendance à sous-estimer la qualité de notre sommeil : « certaines personnes pensent s’endormir au bout de ¾ d’heure, 1 heure et au final en regardant leurs enregistrements, on constate qu’elles ont mis 10 minutes pour s’endormir. D’une certaine manière, ça leur a fait prendre du recul sur leur sommeil. On a l’exemple d’une personne qui nous a dit : "Je me suis réveillé à 3h du matin et j’ai regardé le réveil. A cette heure-là, sur l’enregistrement du sommeil, elle était en fait en plein sommeil lent profond. Je lui ai dit : "Non, ce n’est pas le réveil que vous avez vu, vous étiez en train de dormir."

Focus sur les 60 / 70 ans

Emma Milot et Stéphane Rehel mènent actuellement une étude d’envergure, sur groupe très précis : les 60 / 70 ans.

Une période de la vie où le sommeil a tendance à se détériorer. Pour certains, c’est la retraite, l’arrêt de l’activité professionnelle, qui en est à l’origine. Pour Annie, qui a accepté de participer à cette étude, c’est une autre raison : « Le décès de mon mari, depuis huit ans. Avant, j’arrivais à dormir huit,neuf ou dix heures ! Maintenant, c’est quatre à cinq heures, grand max. Du coup, les journées sont plus longues. Il faut trouver une occupation, pour pouvoir combler ce temps vide. Je ne suis pas spécialement fatiguée, mais je ressens ce besoin de dormir un peu plus » confie la retraitée.

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Des chercheurs de l’université de Caen réalisent une grande étude sur les 60 – 70 ans. Une étape de la vie où les troubles augmentent. Mais des solutions existent pour mieux dormir. ©France 3 Normandie

L’activité physique et la lumière : deux alliés de notre sommeil

L’étude des deux chercheurs caennais vise à améliorer le sommeil. Pour cela, ils conseillent à leurs sujets une activité physique.  Pendant trois mois, à hauteur de trois fois par semaine, Annie fera une heure de sport en visio.

 « Le sport, d'abord, ça limite le stress, tout ce qui est ruminations, par la libération d’hormones, telles que la cortisone, la dopamine ou l’endorphine. Deuxièmement, ça permet d’augmenter la proportion de sommeil lent profond. Le sommeil profond, c’est celui qui est le plus récupérateur », explique Emma Milot

Le bénéfice du sport est déjà prouvé. Mais Emma et Stéphane vont plus loin et imposent aux sujets de l’étude, la luminothérapie. Ils doivent rester une heure, tous les matins, devant une lampe.

« La lumière est le synchroniseur le plus puissant de notre horloge biologique. Le but, c’est de voir la combinaison entre la luminothérapie et l’activité physique,qui sont deux synchroniseurs. Ils ont un effet majoré par rapport à synchroniseur tout seul »

S’exposer à la lumière du jour le matin, c’est dire au cerveau qu’il doit se réveiller, commencer son activité. Il comprendra qu’il faudra dormir le soir quand viendra l’obscurité.

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