Ludovic Lestrelin, sociologue et maître de conférence à l'Université de Caen Normandie livre son regard sur la coupe du monde, et surtout l'engouement suscité par la victoire.
Durant quatre semaines, Ludovic Lestrelin a scruté avec sa loupe de sociologue spécialiste du sport l'effervescence planétaire autour du ballon rond. Et à la fin, les Bleus l'ont emporté.
Les Marseillaises s'enchaînent, la ferveur semble réelle, mais quelle valeur accorder à ce cri aussi soudain que bruyant?
Ludovic Lestrelin : la Coupe du Monde de football est un temps d’expression de la fierté nationale. Sachant que cette appartenance nationale, chacun l’éprouve mais de façon très modérée au quotidien et là c’est un moment d’expression de cette appartenance collective qui est en sommeil le reste du temps et qui là se révèle et qui malgré tout va retomber. Voilà ça va durer, peut être le temps d’un été
Qu’en restera-t-il ?
Ludovic Lestrelin : il en restera une mémoire. De la même façon qu’il y a une mémoire de l’été 98, dont les gens se souviennent parfaitement de ce qu'il faisait ces jours-là. On garde le souvenir d’un été avec une forme de légèreté. Eh bien ça restera, l’été 2018 s’inscrira dans un temps historique et mémoriel. Les gens se souviendront et en parleront.
Ce moment d’émotion collective, on l'a aussi vécu en 2015 après les attentats...
Ludovic Lestrelin : On est sur la face lumineuse et festive de l’union nationale, là où depuis trois ans on était sur des moments de rassemblements très forts mais sur un versant beaucoup plus sombre et douloureux. Il y a une forme de revanche, une façon de dire que la vie reprend son cours et c’est la fête qui gagne.Reportage J.Ragueneau M.Bellinghen
Alors que le match ne démarrait qu'à 17 heures dimanche, dès le début de l'après-midi, l'ambiance montait partout en Normandie. L'euphorie semblait toucher tout le monde et pas seulement les fans de foot. L'avant-match se vivait déjà dans l'allégresse.
Le match France - Croatie s'est déroulé sur écrans géants. Les fans zones étaient littéralement prises d'assaut partout en France. Et une fois la la victoire signée, les normands se sont enflammés une partie de la soireé de ce dimanche 15 juillet