Ancien déporté de la Seconde Guerre mondiale, le Caennais Bernard Duval est décédé à l'âge de 99 ans ce mercredi 18 septembre 2024. Il avait évité la mort en 1944, en quittant la prison de Caen pour être déporté, quelques jours avant l'exécution de 70 détenus résistants.
Il incarnait la résistance caennaise. Bernard Duval, ancien prisonnier et déporté lors de la Seconde Guerre mondiale, est décédé ce mercredi 18 septembre 2024.
C'est le maire de Caen qui a annoncé la nouvelle. "C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Bernard Duval à l’âge de 99 ans" écrit Aristide Olivier sur Twitter.
C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Bernard Duval à l’âge de 99 ans. Figure de la résistance caennaise, prisonnier et ancien déporté, il a été l’égérie du 80ème anniversaire du Débarquement et de la Libération de Caen.
— Aristide Olivier (@AristideOlivier) September 18, 2024
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Résistant lors de la Seconde Guerre mondiale, il avait été arrêté en mars 1944 par la Gestapo et incarcéré dans la prison de Caen par les Allemands.
Déporté vers les camps de concentration le 20 mai, il avait échappé, à quelques jours près, à la mort : les quelque 70 prisonniers de Caen avaient été fusillés le 6 juin 1944 par les Nazis.
"J'ai eu la chance de faire partie du dernier convoi qui a quitté la prison en direction des camps de concentration quinze jours avant le massacre. En nous envoyant en camp de concentration, ils nous ont sauvé la vie" confiait Bernard Duval, dans l'émission spéciale "Les fusillés de la prison de Caen : et maintenant ?".
Présent aux hommages du 80e anniversaire
Lors des commémorations du 80e anniversaire du D-Day en juin 2024, Bernard Duval avait déposé une gerbe de fleurs en l'honneur des fusillés de la prison de Caen, aux côtés du Président de la République Emmanuel Macron.
Bernard Duval avait fait le serment à ses camarades d'infortune de raconter l'horreur et le calvaire de leur quotidien sous les coups des nazis, notamment auprès des scolaires.
"Il continuait inlassablement de témoigner auprès des jeunes générations de son histoire et des horreurs qu’il a vécues. Son regard et son humanité nous rappellent qu’il nous appartient de prendre à notre compte et de relayer ce devoir de mémoire qu’il portait en lui" indique le maire de Caen, en hommage à l'ancien déporté.
Le résistant normand avait d'ailleurs raconté son histoire dans un livre "Une jeunesse volée : j'avais 19 ans en 1944".