Le 9 juillet 44, la rive gauche de Caen était libérée après un mois de siège. Durant plusieurs jours, des bombes se sont abattues sur la ville occasionnant sa destruction au trois-quart. Un géographe remet aujourd'hui cette version en question.
"Les gens étaient tellement émus, tellement heureux, pas un mot de repproche, rien, extraordinaire, ils étaient sur lerus décombres mais heureux d'être libérés. On avait presque honte d'arriver derrière les bombardements de la veille et de trouver les gens faire leur popote sur les ruines". C'est ainsi que Pierre Lefèvre, correspondant français de la BBC en 1944, racontait en 1994 son arrivée dans Caen tout juste libérée.
La libération de Caen par les correspondats de guerre: reportage de France 3 Normandie en 1994
Les livres d'histoire ont livré de Caen l'image d'une ville martyre, pillonnée par les bombes. Si le plan initial des alliés prévoyait de libérer la ville au soir du 6 juin, il aura fallu près de six semaines et plusieurs offensives pour y parvenir. Les combats et surtout les bombardements entraineront la mort de plus de 2000 personnes. Et la destruction d'une bonne partie de la ville, les trois-quart selon la version la plus répandue.
Aujourd'hui, un géographe la conteste. Pour Romain Stepkow, c'est un tiers de la la ville de Caen qui aurait été détruit par les bombes. Cette conclusion s'appuie sur des centaines d'heures passées à superposer des photographies et des plans cadastraux. Le cehrcheur n'entend pas minimiser les conséquences dramatiques de la guerre. "L'objectif c'est d'apporter un éclairage nouveau avec les technologies actuelles de cartographie".
Cet éclairage nouveau permet, selon le géographe, de mettre en lumière l'impact du plan d'urbanisme décidé pour Caen après guerre, un plan qui fut sans concession pour de nombreux bâtiments de la ville, pourtant épargnés par les bombes.
Reportage de Rémi Mauger et Suzana Nevenkic
Intervenant:
- Romain Stepkow, géographe