Squat du marais à Caen : " Pour les enfants, subir une expulsion le jour de la rentrée c'est dramatique "

Depuis avril 2018, d'anciens locaux d'Engie (GDF-Suez), situés près de la gare de Caen, sont occupés par plus de 200 personnes. L'un des plus gros squats de France doit théoriquement faire l'objet d'une évacuation ce lundi 2 septembre, jour de rentrée scolaire. Plus de 70 enfants y résident. 

"Demain, je suis à l'école parce que c'est le 2 septembre. Mais on ne sait pas si on va à l'école, parce que c'est le 2 septembre. On ne sait pas si on doit se réveiller vite." Comme des milliers d'enfants en France, pour Alicia, dix ans, ce lundi marquera la fin des grandes vacances et le retour en classe. Mais à quelques heures de la rentrée, la petite fille, originaire d'Albanie, n'est toujours pas sûre de pouvoir s'y rendre. Car à la même date, sur la calendrier, figure une autre échéance. Bien plus angoissante.
 
En avril 2018, le collectif l’Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions annonçait l'occupation des anciens locaux d'EDF-GDF (devenu Engie), situé au 8 rue des marais, dans le quartier de la gare de Caen, d'anciens bureaux laissés à l'abandon depuis plusieurs mois. Des 60 personnes installées au départ, la population est, au fil des semaines, passée à plus de 200 personnes, venues de différents pays, faisant du site l'un des plus gros squats de France. Le propriétaire a demandé l'expulsion des occupants. Le Tribunal de Grande Instance de Caen a accordé à ces derniers un délai d'un an pour quitter les lieux.
 
L'expulsion devait initialement avoir lieu le 28 juin dernier. Un dernier sursis a repoussé l'échéance au 2 septembre. 16 mois après son ouverture, le "squat des marais" va fermer. "C'était un petit villagee, il y avait plein de relations entre les communautés qui s'étaient constituées, de l'entraide, du soutien", raconte Régis de l'AG de lutte contre toutes les expulsions, "Les conditions de vie étaient difficiles mais il y avait une vraie vie qui s'était installée et là, tout va être cassé...pour rien puisqu'il n'y a pas de projet immnent sur le site.

Ce samedi, les occupants ont organisé une dernière fête avant la "fermeture" du squat, un dernier moment de convivialité avant l'expulsion imminente. "Les personnes qui vont être expulsées dnas les prochains jours vont se voir proposer une nuit d'hôtel par la préfecture, ce qu'on considère comme complètement inhumain parce qu''après cette journée, les gens sont à nouveau jetés à la rue", affirme le bénévole. Selon lui, ce sont près de 250 personnes qui vivraient encore au 8 rue des marais. Dont "70 à 80 enfants", des enfants "scolarisés dans des écoles à proximité ou sur l'agglomération".

Et c'est probablement le sort de ces derniers qui suscite le plus d'inquiétude et de colère chez Régis. "Lors de la dernière expulsion, à la Folie Couvrechef où 51 enfants vivaient, la préfecture se targuait d'avoir procédé à l'expulsion pendant les congés scolaires. Là, ça ne va pas du tout être le cas. La préfecture se contrefiche des conséquences humaines des expulsions et du bien-être des enfants", s'insurge-t-il, "Les périodes de rentrée sont des périodes difficiles pour les enfants. Subir en plus une expulsion le jour de la rentrée, c'est dramatique."

Les soutiens des familles vivant au squat des marais appellent à un rassemblement devant la préfecture à 18 heures le jour où l'expulsion aura lieu.

 

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