Squatteurs : "On prend encore plus de risques". Malgré le durcissement de la loi, ce collectif se bat contre le mal-logement

L'Assemblée générale de lutte contre toutes les occupations mène des travaux dans un vieil immeuble de Caen pour accueillir plus de 150 personnes sans hébergement. Le collectif ainsi que les squatteurs s'exposent à d'encore plus lourdes sanctions avec le durcissement de la loi contre l'occupation illicite de logement.

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Une barre d'immeuble vouée à la destruction en plein coeur de Caen est occupée depuis une semaine par une quarantaine de familles sans logement. Ici, des squatteurs et l'Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions réhabilitent les lieux afin d'en faire des hébergements décents pour les femmes, hommes et enfants dans le besoin.

Et ce malgré les sanctions qu'ils pourraient subir à cause de la proposition de loi contre l'occupation illicite, adoptée par le Parlement mi-juin 2023.

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L'Assemblée générale de lutte contre toutes les occupations mène des travaux dans un vieil immeuble de Caen pour accueillir plus de 150 personnes sans hébergement. Le collectif comme les squatteurs s'exposent à d'encore plus lourdes sanctions avec le durcissement de la loi contre l'occupation illicite de logement. ©Esther Abitbol et Carole Lefrançois / France 3 Normandie

Trois ans de prison et 45 000€ d'amende

Le texte soutenu par le gouvernement, la droite et le Rassemblement National triple les sanctions encourues par les squatteurs et facilite les expulsions en cas de loyers impayés, en comparaison avec la loi actuelle. Les peines peuvent aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000€ d'amende. 

"Cette loi criminalise encore plus les squatteurs. On prend plus de risque pour mettre des personnes à l'abri à la fois lors de l'ouverture et lors de l'expulsion" déplore Régis Guillet, membre de l'Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions. 

Maestro, réfugié politique azerbaïjanais, occupe un logement de l'immeuble à Caen. Il ne sait pas combien de temps il pourra rester dans son appartement. 

"Je n'ai pas de papiers. Je n'ai pas de maison. J'ai trois enfants. J'ai besoin d'une autorisation de travail. Je veux un travail légal" explique Maestro. Vivre ici pourrait lui coûter cher. 

150 personnes bientôt relogées

Pour tenter au mieux de protéger les squatteurs, l'Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions essaye de récupérer des documents "pour prouver que nous occupons les lieux depuis plus de 48h" indique Régis Guillet. 

"Aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est qu'on produit une facture de livraison avec une commande de pizza ou de fleurs. Ce qui oblige la police et le propriétaire à engager une procédure judiciaire. Cette procédure permet d'obtenir des délais auprès du tribunal qui va arbitrer entre le droit au logement et le droit à la propriété."

Régis Guillet, membre de l'Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions

D'ici quelques semaines, l'association espère reloger 150 personnes, toujours en attente d'hébergement. 

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