Tampons et serviettes hygiéniques pour toutes : la collecte est lancée à Caen

Une collecte de protections périodiques a débuté à Caen le 13 mars. Pendant un mois, des boîtes de dons sont mises à la disposition des Caennais pour alléger le budget des femmes précaires.

Les boîtes de tampons et de serviettes hygiéniques s’accumulent. En petits groupes, de jeunes gens s’approchent pour déposer timidement des protections périodiques au packaging rose et vert fluo, devant une banderole au jeu de mot bien choisi : « collecte sangsationnelle ».

Une récolte de protections périodiques a débuté le 13 mars, à l’occasion du forum sur la santé sexuelle Play’s here à l’université de Caen. L’association Assureipss (Association universitaire de recherche d’enseignement et d’information pour la promotion de la santé sexuelle) est à l’initiative de cette collecte, qui dure un mois dans différents lieux à Caen.
 

 

Des protections hygiéniques pour toutes

« Dans la vie d’une femme, la consommation de protections hygiéniques s’élève à environ 5 000 euros », relève le membre d’Assureipss Edouard Duchemin, derrière de petites lunettes rondes. Faire reconnaître les protections hygiéniques comme des produits de santé et de première nécessité, fait partie des objectifs de l’association.
 

"On aimerait que les protections hygiéniques soient reconnues comme des produits de santé par l'Etat et qu'elles soient remboursées par la sécurité sociale", Edouard Duchemein de l'association pour la promotion de la santé sexuelle, Assureipss


Avec la collecte, l’idée est donc de fournir des protections hygiéniques aux femmes « dans une situation de précarité sociale ». « Les femmes SDF bénéficient de kits d’hygiène identiques à ceux des hommes », s’insurge l’étudiante en psychologie Valérie Jadot, avant de poursuivre excédée : « dans les centres d’accueil, on leur donne de la mousse à raser et un rasoir ! »
 

Les règles honteuses

« On ne devrait plus avoir honte de demander une serviette hygiénique à une collègue », lance Clémence Ernou étudiante en santé publique et éthique de la santé. La publicité entretient ce sentiment de gêne en faussant les représentations des règles. En octobre 2017, la marque britannique Bodyform a été la première à remplacer le liquide bleu par un liquide rouge, semblable à du sang, dans une publicité pour des serviettes périodiques. Un pas en avant alors que les menstruations demeurent un sujet tabou.
 

Des douleurs niées

 « Est-il normal d’avoir mal pendant ses règles ? » Toutes les questions sont permises au forum Play’s here à la faculté de Caen. Les étudiants, qui tiennent le stand, engagent facilement la discussion avec les visiteurs. La douleur liée aux règles, souvent minimisée ou niée, est au cœur des échanges. Le 8 mars, la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzin a dévoilé un plan de lutte contre l’endométriose. Cette maladie gynécologique méconnue, touche 1 femme sur 10 dans le monde. Une avancée inespérée pour Valérie Jadot : « on a trop souvent considéré que la douleur était naturelle », constate-t-elle en levant les yeux au ciel.

Entre les protections périodiques et les prospectus, un « livre rouge » - pour s’exprimer sur les règles - est à disposition des visiteurs. Pour favoriser le dialogue autour des menstruations et de la sexualité, l’association met aussi en place des conférences et des spectacles, suivis de débats.

Reportage de Stéphanie Potay et Jean-Michel Guillaud

Points de collecte :

- Section MGEN, Hérouville Saint-Clair
- Bibliothèque Madeleine Brès, PFRS Caen
- Bibliothèque Rosalind Franklin, Campus 2 Caen
- Bibliothèque Pierre Sineux, Campus 1 Caen
- Bibliothèque Gaston Mialaret, Caen
- Sumpps, Campus 1 Caen
- La Maison de l'étudiant, Caen
- Les différentes associations des bureaux des étudiants de Caen


 
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