Tour de France : le maillot de meilleur grimpeur, c'est le panache, "les pois rouges sont éternels"

Raymond Martin a rapporté la tunique du meilleur grimpeur à Paris, il y a 40 ans, grâce aux conseils de Raymond Poulidor. Le champion l'avait incité à défendre ce maillot plutôt qu'une place au classement général. Poupou était un homme avisé. Les pois de couleur rouge sont éternels.

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Les années n'ont pas atténué le rouge éclatant de ces pois qui ont fait de Raymond Martin un coureur reconnaissable entre tous. Au moins le temps d'un été. Le meilleur grimpeur a toujours eu un statut à part dans le peloton. Il est celui qui rayonne quand la route s'élève, qui s'envole quand les rouleurs restent scotchés à la pente. Ce maillot sied à merveille aux purs attaquants, aux coursiers romantiques adeptes de longues échappées. Les pois rouges, c'est le panache.

"En 1980, j'étais dans la forme de ma vie", se souvient Raymond Martin. Le coureur né dans l'Orne à Pont-Êrambourg a participé à dix Tours de France entre 1973 et 1983. Mais cet été-là marque l'apogée de sa carrière. Le 10 juillet, le peloton s'élance de Pau pour une étape dantesque, de celles qui ont forgé la légende de la course. Sous un ciel menaçant, les coureurs doivent gravir les quatre grands cols pyrénéens, l'Aubisque, le Tourmalet, le col d'Aspin et Peyresourde.  "J'ai attaqué une première fois dans l'Aubisque, se souvient aujourd'hui Raymond Martin dans sa retraite à Caen. J'ai été repris dans la vallée. J'ai encore attaqué dans le Tourmalet et ils ne m'ont plus revu." Raymond serre les dents. Martin vole. "C'était très difficile. Au sommet du Tourmalet, il pleuvait. Il faisait zéro. Cinq kilomètres plus bas, on avait vingt-sept degrés." Le grimpeur normand s'impose en solitaire avec plus de trois minutes d'avance. Ce sera sa seule victoire d'étape dans le Tour, "mais elle reste mythique", souligne-t-il, non sans fierté. C'est désormais certain, le Normand a la carrure pour faire honneur à un maillot à pois conquis de haute lutte.

Poupou distille ses conseils, en vieux briscard

Ce long raid installe Raymond Martin à la troisième place du classement général derrière les Néerlandais Zootemelk et Kuiper. Or, la course est encore longue. En l'absence de Bernard Hinault qui a abandonné la veille à cause d'un genou endolori, il est le meilleur Français, le seul à pouvoir peut-être encore rivaliser avec les Bataves. Le coureur a un cas de conscience. Faut-il donner priorité au classement général ou défendre le maillot ? Est-il possible de courir les deux lièvres à la fois, au risque peut-être de tout perdre ?
 

C'est Poulidor qui est venu me dire : écoute Raymond, c'est impossible que tu laisses le maillot à pois. C'est un maillot mythique. Ça restera plus qu'une deuxième ou une troisième place. 

Raymond Martin, meilleur grimpeur du Tour en 1980

La parole de l'éternel deuxième provoque un déclic. Raymond Martin défend sa place de meilleur grimpeur jusqu'à Paris. Ce qui ne l'empêche nullemement de monter sur le podium à l'arrivée. Raymond Martin a terminé troisième de la grande boucle en 1980. Mais qui s'en souvient ? Les pois rouges, eux, sont éternels. Leur éclat ne pâlit pas.
 
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