Accidents, incivilités et tensions, le partage des voies entre automobilistes et cyclistes n'est pas toujours simple. Les cyclistes représentent 7% de la mortalité routière en 2022. Entre bonnes pratiques et aménagements, voici quelques conseils pour sécuriser son trajet.
La cohabitation n'est pas toujours simple... Entre véhicules motorisés et vélos, des tensions et incivilités émergent parfois autour du partage des voies. « Nous avons beaucoup de retours de dépassements dangereux, de mauvais stationnements de voitures qui peuvent conduire à des mises en danger, des refus de priorité aussi », atteste Francescu Garoby, président d'une association à Caen, des usagers du vélo, les Dérailleurs.
Camille roule à vélo tous les jours à Caen. Elle se souvient d'une altercation avec un automobiliste :« Quelqu'un m'a grillé la priorité dans un rond-point, je l'ai rattrapé au feu rouge et j'ai tapé à sa fenêtre pour lui dire : "vous vous rendez compte de ce que vous avez fait". Je voulais faire de la pédagogie, mais ça ne s'est pas bien passé... La personne m'a craché au visage. »
Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), le risque pour un cycliste d’être victime d’un accident est trois fois plus élevé que pour un automobiliste. Et celui d’être gravement blessé : seize fois plus élevé.
En 2022, les cyclistes représentaient 7% de la mortalité routière et 16% des blessés graves selon l'ONISR. Au-delà des aménagements mis en place dans les villes, voici quelques conseils pour sécuriser un maximum son trajet quand on est cycliste.
"Prendre sa place"
Le premier conseil que donne l'association des Dérailleurs aux usagers est de « prendre sa place ». Francescu Garoby explique : « quand il n'y a pas d'aménagement pour les vélos, il faut se mettre au milieu de la voie du sens de circulation de façon à être le plus visible possible, et de ne pas donner envie aux autres de dépasser surtout si ça ne passe pas. »
À l’inverse, avec le réflexe de serrer à droite sur la route, « on peut se prendre une portière, ça peut être dangereux », ajoute-t-il.
Les vélos sont tout aussi légitimes de circuler, ils ne sont pas des sous-citoyens.
Francescu GarobyPrésident des Dérailleurs
Voir et être vu
En cette période hivernale de l'année, durant laquelle la nuit tombe vite, avoir des éclairages est un équipement indispensable.« C'est obligatoire, pour être vu, mais aussi pour voir sur les routes mal ou pas éclairées », rappelle Francescu Garoby.
Il s'agit de feux de position et de catadioptres, des dispositifs rétroréfléchissants rouge à l'arrière et blanc à l'avant la plupart du temps. Le gilet rétroréfléchissant est aussi recommandé. « Il est obligatoire à deux conditions : circuler la nuit et hors agglomération ou dans un endroit où la visibilité n'est pas bonne », atteste le président de l'association. En cas de non-port de ces accessoires de sécurité, une amende peut-être dressée.
Pour sensibiliser à l'équipement d'éclairages, l'association Les Dérailleurs organise une balade à vélo intitulée "cycliste brillez", le jeudi 28 novembre.
Entretenir son vélo
Pour pouvoir rouler en "sécurité et dans le confort", il est aussi nécessaire d'entretenir son vélo et notamment ses freins. « Cela change les choses, et la réactivité dans certaines situations lorsqu'il faut réagir vite et que les freins sont en bon état. Il ajoute : avoir des pneus gonflés ça permet de mieux adhérer au sol lorsqu'il y a du verglas, des feuilles ou de la pluie.»
S'équiper
Après l'équipement et l'entretien du vélo, plusieurs indispensables sont aussi recommandés pour les cyclistes. Et notamment le casque, qui est obligatoire pour les moins de 12 ans et fortement recommandé pour les adultes. La sécurité routière mentionne sur son site qu'il : « représente le plus sûr moyen de protéger sa tête en cas de chute ou de collision. Les blessures dues à un choc sur le crâne demeurent la première cause de décès chez les cyclistes.»
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Clémence, une cycliste interrogée par France 3 Normandie énumère : « Je me suis équipée d'un rétro sur mon vélo, c'est plus sécurisant. J'ai toujours un casque et j'équipe aussi ma fille quand on sort à vélo.»
Du côté de l'association des Dérailleurs on préconise également le port de gants : « s'il y a une chute, ça permet de ne pas s'écorcher les mains sur le sol ou les graviers. »
Améliorer les aménagements
Francescu Garoby évoque l'équipement du cycliste et du vélo comme étant « le dernier niveau de sécurité, ce sont les infrastructures, qui doivent sécuriser avant tout les cyclistes. » Avec son association ils défendent la mise en place d'un Réseau Express Vélo de 540 kilomètres connectant des villes du Calvados à Caen. Le projet a été présenté à des élus cet été.
« Il y a du mieux dans les équipements, ça évolue positivement. Il y a par exemple un rond-point à la hollandaise qui vient d'être fait, on le réclamait. Mais il y a encore des équipements qui datent de 5-10 ans et qui ne sont pas adaptés, comme les pistes cyclables sur les trottoirs.» Il pointe également des équipements très différents d'une commune à l'autre.
