"Il y a des gens qui se permettent tout avec leur voiture" : tristesse et colère après la mort d'un cycliste de 27 ans tué par un automobiliste à Paris

Une centaine de personnes se sont rassemblées à Rouen et à Caen, samedi 19 octobre, en hommage à Paul, cycliste de 27 ans écrasé mortellement par un automobiliste à Paris. Les associations de cyclistes appellent à une prise de conscience pour la sécurité des vélos sur la route.

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L'émotion est forte depuis la mort de Paul, un cycliste de 27 ans écrasé mortellement par un automobiliste, mardi 15 octobre, dans le centre de Paris.

Des dizaines de rassemblements avaient lieu en France pour lui rendre hommage, samedi 19 octobre. En Normandie, une centaine de personnes se sont réunies à Rouen (Seine-Maritime) et une autre centaine à Caen (Calvados).

Les circonstances de la mort de ce cycliste provoquent un émoi particulier. D'après les éléments d'enquête présentés par le parquet, le conducteur du véhicule, un homme de 52 ans, lui aurait roulé dessus après une altercation. Des témoins ont "perçu une attitude volontaire du conducteur lors du mouvement de la voiture vers le cycliste", selon le ministère public.

Une enquête pour meurtre a été ouverte. Vendredi 18 octobre, le conducteur de la voiture a été placé en détention provisoire à l'issue d'une garde à vue.

Tristesse et colère

"Ce n'est pas un accident, c'est un homicide. Il faut que ce soit qualifié comme tel. Il y a des gens qui se permettent tout avec leur voiture et qui ne respectent pas les cyclistes", lance Yvonne Bonnet, adhérente de l'association de cyclistes caennaise Les Dérailleurs, présente au rassemblement devant la mairie de Caen. Elle explique avoir perdu son neveu de 28 ans dans des circonstances similaires, mortellement fauché en avril par une voiture alors qu'il revenait de son travail à vélo.

"C'est très difficile pour toutes les personnes qui sont concernées par les violences routières aujourd'hui de pouvoir se faire entendre, ajoute-t-elle. On milite pour que la route soit partagée, qu'on ait des espaces sécurisés et que tout un chacun comprenne que la voiture doit absolument prendre en compte les plus vulnérables sur la route. Il faut qu'on arrive à protéger les plus fragiles", martèle la Caennaise.

La colère résonne aussi à Rouen, où l'hommage a eu lieu devant le musée des Beaux-Arts. "Ça a choqué toute la communauté cycliste", explique Antoine Channarond, coresponsable de l'association de cyclistes Sabine. "On a tous vécu en tant que cyclistes des altercations, des situations conflictuelles avec des automobilistes. Il faut savoir que quand on est usager cycliste, on est très vulnérable, on n'a pas de carrosserie, et donc c'est très angoissant d'avoir ce type de conflit", témoigne le trentenaire.

Un nombre d'accidents en augmentation

Le triste événement ravive le débat sur la place du vélo dans les villes. À l'heure où la transition écologique implique le développement des mobilités douces, le nombre de cyclistes augmente de 8% chaque année en ville

"Certains conducteurs ne considèrent pas les cyclistes comme légitimes sur les routes", déplore Alexis Fremaux, le coprésident de l'Association des usagers de la bicyclette. Pour éviter les altercations et les comportements à risque, certaines grandes villes ont créé des bandes cyclables sur la chaussée ou ouvert les voies de bus aux vélos.

Mais les défenseurs du vélo en ville appellent à de meilleurs aménagements. "On ne va pas mettre un mur entre les voitures et les deux roues, mais il faudrait au minimum faire un mini terre-plein d'une vingtaine de centimètres de façon à bien séparer les deux chaussées", juge Jean-Marc Bailet, psychologue et spécialiste de la sécurité routière.

En France, 221 cyclistes sont morts sur la route en 2023, ce qui représente 8% de la mortalité routière. Cette part est en augmentation sur plusieurs années. En 2019, le nombre de morts à vélo était de 187.

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