Crise de l'hôpital public : journée d’action dans les hôpitaux normands

A Rouen, Lisieux, Caen ou Cherbourg, diverses actions ont émaillé cette journée dans les hôpitaux de la région. Pour comprendre ce mal qui attaque les hôpitaux, on vous propose 4 points explicatifs, qu'une spécialiste au CHU de Caen a bien voulu nous confier.
 

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  • Retour rapide sur la mobilisation du jour.
A l’hôpital Charles-Nicolle à Rouen, 600 personnes se sont rassemblées. Fait suffisamment rare pour être remarqué : l’ensemble du personnel médical hospitalier est mobilisé, des médecins et des cadres, aux infirmiers et aide-soignants.
A Lisieux, ils étaient une trentaine de médecins et de représentants syndicaux à se réunir une heure, symboliquement.
 

Au CHU de Caen, 150 médecins se sont retrouvés dans le hall pour une heure de débrayage. Ils ont formé un SOS géant, et sont en grève administrative pour la journée. Parmi eux, Marie-Astrid Piquet, gastro-entérologue qui exerce depuis 20 ans au CHU.
Elle accepte de nous livrer son point de vue sur la situation. 
 
 
  • Les urgences, l’arbre qui cache la forêt
Le mal qui ravage l’hôpital a plusieurs causes, et dure depuis 9 mois. Parti des urgences, il a gagné l’ensemble des étages de l’hôpital. La gastro-entérologue explique :

Les urgences, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : si tout le reste de l’hôpital allait bien, on pourrait prendre les patients des urgences sans aucune difficulté.

  • Trop de tâches administratives, pas assez de soins
Les médecins se plaignent d’une explosion des démarches administratives. Marie Astrid Piquet témoigne :

Avant quand j’étais interne, 90% de mon temps je le passais auprès des patients, aujourd’hui, il me faut 50% du temps pour faire des check-lists, de la sécurité, de la traçabilité. C’est devenu excessif 

  • Pas assez de lits dans les services
 100% de lits occupés dans les étages. Cela ressemble à une bonne nouvelle du point de vue de la rationalisation des moyens hospitaliers. Il y a un « mais » : c’est le temps passé –autant dire perdu – par les médecins et infirmiers à trouver des lits qui seraient disponibles pour accueillir les nouveaux patients.

 Avoir des lits vides, c’est utile, cela permet de prendre très rapidement des malades qui en ont besoin. On est obligé de rechercher des lits disponibles et cette recherche me prend trop de temps. On n’a pas l’impression de faire un travail de qualité. 

  • Séduire les praticiens et les personnels soignants

Rendre l’hôpital plus attractif et colmater la fuite des personnels vers d’autres horizons. 97% des établissements de soins publics peinent à recruter. 

 Il faut une reconnaissance salariale. Les médecins ont de bons salaires mais je parle des autres soignants et non soignants. Les secrétaires ont des salaires très faibles. 

Redorer le blason du secteur hospitalier peut aussi emprunter d'autres chemins : améliorer les conditions d'exercice du travail en renforçant les équipes, ou proposer du matériel performant techniquement. 

Le ministère de la Santé a annoncé en juillet un plan de 750 millions d'euros, insuffisant selon le personnel soignant pour répondre notamment à ce dernier enjeu de l'attractivité de l'hôpital.
La ministre de la santé Agnès Buzyn devrait annoncer un nouveau plan  global d'ici la fin du mois. 

Pour compléter le point de vue de Marie-Astrid Piquet, vous pouvez aussi écouter les médecins de l'hôpital de Lisieux, rencontrés par Pierre-Marie Puaud et Carole Lefrançois.
 
 
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