Le ministre de l'agriculture était ce mercredi 27 mars dans le Calvados pour évoquer l'avenir de la sucrerie de Cagny et des autres sites du groupe allemand Südzucker promis à la fermeture. Les acteurs de la filière estiment pouvoir en assurer la reprise. Pour l'instant, l'industriel refuse.
"Il y a des choses qui avancent mais il y a des choses confidentielles aussi", déclarait, un peu gêné, à la sortie de la réunion avec le ministre de l'agriculture, un des participants. Six semaines après l'annonce par le groupe allemand Südzucker de la fermeture de trois de ses sites français (de sa filiale Saint-Louis), didier Guillaume avait fait le déplacement dans le Calvados ce mercredi 27 mars pour rencontrer les salariés et les acteurs de la filière betteravière. "Les grands axes, c'est que le gouvernement va faire pression sur Saint-Louis et Südzucker pour les forcer à vendre", résumait le participant à la réunion.
Devant les caméras, les salariés et les producteurs, Didier Guillaume a en effet opté pour un ton résolument offensif. Dénonçant "une décision unilatérale, incompréhensible et inacceptable", vantant "l'union sacrée de tous les élus pour dire: non", le ministre de l'agriculture a affirmé que "l'Etat va faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre la pression" sur l'industriel allemand. "Si l'entreprise n'accepte pas de reculer, il faut au moins qu'elle accepte qu'il puisse y avoir des reprises de sites qui sont viables, comme ici à Cagny."
La semaine dernière, le gouvernement a déjà montré les dents en déclarant aux députés qu'il étudierait la possibilité de sucrer le CICE au groupe Südzucker. Ce mercredi, à Cagny, le ministre a dévoilé d'autres pistes "pour que ça coûte très très cher à cette entreprise". Il a notamment évoqué l'ambiguité autour de l'avenir de la sucrerie de Cagny dont l'industriel voudrait faire un simple site de stockage. "Nous pensons que cette situation avoisine un contournement de la loi. En laissant cinq personnes dans une centreprise, ça veut dire qu'il n'y a pas de PSE (Plan de Sauvegarde pour l'Emploi), qu'il n'y a pas de fermeture de l'entreprise. Nous allons regarder tout ça." Autre piste: "il y a une centrale d'épuration qui a été construite il y a deux ans qui doit marcher pendant 10 ans. Si le site est fermé, il faudra payer pour ces 10 ans."