Un commerçant comparait devant le tribunal judiciaire de Caen pour une escroquerie à la carte bancaire. Il a réussi à detourner plus de 13.000 euros en facturant des sommes plus importantes que celles dues sur son terminal de paiement. Une arnaque de plus en plus fréquente depuis le confinement.
Les faits remontent à la fin de l'année dernière mais la Justice doit trancher ces jours-ci. Le commerçant, vendeur de fruits et légumes itinérant, faisait largement grimper la facture en se servant de son terminal de paiement, qu'il louait à une banque bulgare. L'homme déplaçait une virgule sur la somme tapée sur le terminal ou tout simplement inscrivait un chiffre beaucoup plus important et profitait de l'inattention de son client pour faire valider le montant, souvent en utilisant le "sans contact". Une arnaque d'autant plus facile, que le terminal de paiement en question ne delivrait aucun ticket de confirmation, mais proposait un envoi de récépissé par sms ou mail.
Avec cette méthode, le commerçant indélicat a detourné 13.000 euros à une vingtaine de victimes. L'homme à reconnu les faits et exprimé des regrets, pour des actes qui selon son avocat ne sont pas rares depuis le début de la pandémie.
La méthode ne coûte rien, si ce n'est l'acquisition d'un terminal de paiement. La période de confinement a favoriser les paiements par carte bancaire et notamment le "sans contact" et donc rendu plus facile ce type d'escroquerie.
Les paiements "sans contact"ont explosé
Selon une enquête de l'UFC-Que Choisir rendue publique en octobre 2020, les paiements "sans contact" ont progressé de 67% depuis le début de la crise. Les Français, inquiets quant aux risques sanitaires, se sont reportés vers des moyens de paiement dématérialisés pour leurs dépenses et ce n'est pas sans danger précise l'association. L'antenne de Caen confirme que chaque jour, elle reçoit des appels de personnes victimes d'arnaques en tout genre.
Selon les statistiques de la Banque de France que l'UFC-Que choisir a parcouru, l'utilisation accrue du "sans contact" et le passage du plafond du paiement de trente à cinquante euros expliquent la hausse des arnaques à la carte bancaire. Elles sont deux fois plus nombreuses que sur les transactions avec composition du code secret.
Fraude à la carte bancaire : nous saisissons les pouvoirs publics et mettons à votre disposition des outils pour faire valoir vos droits.
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) September 12, 2019
Signalez toutes fraudes non-indemnisées à fraudebancaire@quechoisir.org et retrouvez notre arbre décisionnel : https://t.co/342695v1cD pic.twitter.com/5eoQ3S2ICs
Des fraudes souvent non remboursées
Selon l'enquête de l'association de défense des consommateurs, une personne fraudée sur trois n'a pas été remboursée par sa banque. Les établissements bancaires invoquent comme argument pour ne pas rembourser la négligence supposée du client.
Une attitude que dénonce l'UFC-Que Choisir, qui a saisi les pouvoirs publics pour obtenir le respect des droits des consommateurs et qui accompagne au quotidien les victimes dans leurs démarches.