A l'heure où la question des migrants suscite à certains endroits inquiétude et hostilité, la commune de Trévières, dans le Bessin, livre un exemple positif.
"C'est un défi nouveau pour un petit village de moins de 1000 habitants donc c'est quelque chose qui ne s'est pas encore fait et qui est alimenté par tout ce qu'on entend dans les médias qui sont parfois sources de craintes", expliquait en janvier le Frère Renaud. Le chanoine de l'abbaye de Juaye-Mondaye et prêtre de la paroisse de Trévières avait décidé d'aménager le premier étage du presbytère de la commune pour accueillir une famille de réfugiés. Le religieux était soutenu dans son initiative par une association d'habitants, "Le temps d'un toit", et par le conseil municipal.
Voilà six mois maintenant qu'une famille géorgiennne a élu domicile au presbytère de Trévière. Mamuka et Lia, réfugiés politiques, sont arrivés en France avec leurs trois enfants. Ces derniers ont scolarisés. Le papa, lui, travaille. Et la maman prend des cours de français avec une habitante de la commune. Impossible pour eux de retourner dans leur pays. Leur vie se construit désormais en France.
"On ne peut pas uniquement regarder ce qui se passe dans le monde sur les écrans, il faut aussi dire: quelle part je peux apporter ?", explique le Frère Renaud. "Les coeurs sont ouverts, des personnes qui avaient du temps, un peu de solidtude sont venues donner de leurs compétences, partager et finalement ils ont reçu aussi beaucoup", raconte le religieux, comme un premier bilan tiré de cette expérience.
Reportage de Catherine Berra et Thierry Cléon
Intervenants:
- Patrick Barrateau, association "Le temps d'un toit"
- Frère Renaud, curé de Trévières
- Mamuka Chokoshvili, réfugié politique