Les nouvelles conditions climatiques tendant vers la sécheresse favorisent les feux de forêt mais aussi les feux de champs agricoles. Les sapeurs-pompiers du SDIS 14 étaient en exercice dans la forêt de Grimboscq ce vendredi 21 juillet, afin de tester de nouvelles capacités opérationnelles et de s'accorder sur la mise en place d'un réseau de sentinelles en milieu rural. Une déclinaison du plan ORSEC "incendie" adoptée par le Calvados en lien avec la DDTM et la Chambre d'agriculture.

Le constat des pompiers est unanime. Il y a quelques années, les saisons estivales étaient très calmes avec des climats relativement tempérés. Aujourd'hui, le nord de la France est davantage soumis aux feux d'espaces naturels et aux feux de forêts. Les épisodes de chaleur sont de plus en plus longs. Conséquence : le risque de feu de forêt mais aussi des espaces de cultures est aujourd'hui plus important dans le Calvados. 

Nous avons un véhicule ressource qui peut transporter 12000 litres d'eau. Sa mission principale est d'alimenter les autres engins incendie. Comme il est équipé d'un canon à grande portée, il peut attaquer un feu naissant ou servir à traiter le flanc d'un feu de forêt. C'est un engin adapté dans notre région car il y a peu de relief. Il va rester principalement sur la route, mais pour travailler dans la lutte d'un feu de champ de blé par exemple, il est adapté par ses capacités hydrauliques.

Christophe Rodier, capitaine du centre de secours et d'incendie de Vire Normandie

À ces moyens de traitement du feu, s'ajoute désormais l'utilisation d'un drone pour faciliter l'observation des sinistres.

Autre constat : les départs de feu ont lieu dans les moments les plus chauds de la journée. Lorsqu'il y a des problématiques sur des matériels agricoles, le risque est amplifié. 

Avec des températures extrêmes entre 35 et 40 degrés dans la journée, il n'est pas forcément choquant de "battre" la nuit. Mais ça doit se réfléchir, réfléchir à l'acceptabilité des citoyens environnants, des points de collecte pour les coopératives et le secteur privé. Notre grain doit pouvoir être récolté dans de bonnes conditions sans perdre de production alimentaire. Il faut expliquer pourquoi et le faire à bon escient. Il faut aussi que ce soit adapté et le plus pragmatique possible pour les exploitants agricoles.

Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d'agriculture du Calvados

Des mesures seraient ainsi déclenchées lorsque l'indice dit de "risque opérationnel" (combinaison d'un indice de danger météorologique et d'un indice de danger agricole croisant trois données : type de végétation, niveau de maturité, état des récoltes) dépassera le seuil "risque très sévère" ou risque extrême". Cela pourrait par exemple se traduire par une interdiction des travaux agricoles en journée, l'interdiction des spectacles pyrotechniques et la restriction des déplacements et activités dans les massifs forestiers.

D’ores et déjà, les dispositions spécifiques ORSEC "feux de végétation" ordonnent, à compter du 1er juin et jusqu'au 15 septembre 2023, l'établissement d'un "réseau sentinelles" composé d'acteurs du monde agricole dont des conseillers et des élus de la Chambre d'agriculture, des agriculteurs qui évaluent le risque agricole dans le département. Un plan acté à travers une convention passée avec la chambre d’agriculture, l'Etat et les sapeurs-pompiers du Calvados.

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