Déjà débutés au printemps 2022, d'importants travaux de maintenance vont se poursuivre sur les deux ponts de Seine-Maritime.
La traversée de la Seine risque de prendre un peu plus de temps ces prochaines années pour les véhicules qui emprunteront l'un des deux ponts situés en amont de l'agglomération havraise.
C'est la Chambre de commerce du Havre (la CCI Seine-Estuaire) qui a fait construire les deux grands ponts de l'estuaire de la Seine et qui en est concessionnaire jusqu'en 2031. C'est donc elle qui gère l'exploitation de ces ouvrages d'art et leur entretien. C'est pour cela qu'il y a un péage depuis 1959 au pont de Tancarville (et depuis 1995 au pont de Normandie), afin de financer les travaux de maintenance et de réparation.
Corrosion, plomb et amiante au pont de Tancarville
Ayant dépassé la soixantaine, le pont suspendu de Tancarville fait l'objet d'une surveillance toute particulière. Son tablier métallique a souffert à certains endroits et des traces de corrosion nécessitent des réparations. Par ailleurs les câbles porteurs doivent être protégés par un mastic spécial, et sur la rive gauche de la Seine, le viaduc d'accès doit être renforcé.
Autre chantier : celui de la peinture. L'actuelle date d'il y a 25 ans et commence à se décoller. Outre le fait que le métal n'est plus protégé, la dispersion de ces débris pose un problème d'environnement et de santé publique puisque la peinture utilisée à l'époque contenait du plomb.
Le chantier nécessite donc des précautions particulières avec un "emballage" de la zone de travail car, comme l'a expliqué Claire Grivel, directrice des concessions à la CCI Seine-Estuaire du Havre à notre journaliste Stéphanie Letournel, il n'y a pas que du plomb : "C'est compliqué, parce qu'en plus de la peinture initiale qui contenait du plomb, autrefois, les plaquettes de frein de nos véhicules contenaient de l'amiante. Et on a donc une pollution amiante extérieure (qui s'est déposée sur le pont) et qui impose aussi des protections importantes des salariés. Et pour le coup, ça veut dire des séquencements et des opérations qui vont être réalisées avec des temps de travail qui vont être limités, mais aussi des sas de décontamination pour les personnels qui vont travailler à l'intérieur."
"C'est compliqué, parce qu'en plus de la peinture initiale qui contenait du plomb, autrefois, les plaquettes de frein de nos véhicules contenaient de l'amiante. Et on a donc une pollution amiante extérieure (qui s'est déposée sur le pont) et qui impose aussi des protections importantes des salariés."
Claire GrivelDirectrice des concessions CCI Seine-Estuaire
D'un coût de 83,1 millions d'euros, et prévu pour durer 5 ans ce chantier de rénovation du pont de Tancarville aura un impact sur le flux des véhicules, qui ne pourront circuler que sur une seule voie et dans les deux sens, aussi bien vers la rive droite que vers la rive gauche de la Seine.
Haubans, électricité et chaussée au pont de Normandie
A l'approche de la trentaine, et bien que plus moderne et plus récent que son grand frère de Tancarville, le pont à haubans de Normandie a lui aussi besoin de travaux. Pour un budget de 55,4 millions d'euros, la CCI-Seine-Estuaire, va financer un grand chantier prévu pour débuter en 2023 avec le maintien de la circulation, mais sur une seule voie et dans les deux sens.
Au programme : des travaux de peinture du tablier, une intervention sur l'installation électrique avec notamment le changement de plusieurs transformateurs, et enfin le remplacement du revêtement des deux chaussées.
La CCI Seine-Estuaire, qui a emprunté 138 millions d'euros à un pôle bancaire ne prévoit pas, pour l'instant, d'augmentation spéciale des tarifs des péages pour financer les travaux prévus sur ses deux ponts.