Ces trois chefs-d'œuvre qui annoncent l'impressionnisme sont entrés dans la collection du musée Boudin. Ils ont été accrochés dans les salles d'exposition afin que le public puisse les découvrir.
Le musée Eugène Boudin enrichit sa collection avec deux nouvelles toiles du peintre honfleurais. La première est une marine. Elle montre un navire transatlantique quittant le port du Havre. L'œuvre a été achetée à un particulier pour une somme de 240 000 euros. Le musée a pu se porter acquéreur grâce au soutien de la Société des amis du musée Eugène Boudin, de la ville de Honfleur et du Fonds régional pour l'acquisition des musées (Etat et Région Normandie).
L'autre tableau a été légué au musée par un particulier. Il représente des vaches au bord d'une rivière. Boudin en a peint par centaines. Ici, le maître "choisit de décliner ce sujet dans un pâturage baigné par les eaux d’une rivière que l’on est tenté d’associer à la Touques, qui se jette dans la mer entre Deauville et Trouville, qu’il a de nombreuses fois représenté, explique le musée sur son compte Instagram. On remarquera ce ciel presque de tempête contrastant avec la quiétude penaude de ces vaches pâturant entre ciel et rivière !"
Une troisième tableau a été accroché ce vendredi 10 décembre. Il s'agit d'une vue de l'estuaire de la Seine que Camille Corot a exécutée depuis la côte de Grâce à Honfleur. Ce petit tableau a été récemment acheté dans une salle de vente à Zurich (Suisse) pour une somme relativement modique de 24 000 euros.
L'entrée d'une toile dans une collection publique, fût-elle signée par un maître tel que Boudin ou Corot ne va pas de soi. Outre qu'il faut réunir les fonds nécessaires, le musée doit mener un véritable travail d'enquête. "Nous devons constituer des dossiers d'acquisition et les présenter devant des commissions au ministère de la Culture, explique Benjamin Findinier, le directeur des musées de Honfleur. Il faut démontrer la traçabilité de l'œuvre, prouver quel a été son parcours depuis l'exécution par l'artiste, déterminer par quels mains elle est passée, à quel collectionneur elle a appartenu."
Ce fastidieux travail doit permettre de s'assurer que le tableau est vierge de tout soupçon. "Nous devons demander des certificats à Interpol, à l'Office central de lutte contre le vol de biens culturels, il faut consulter des bases d'objets volés et spoliés de façon à avoir des pedigrees bien connus".
L'obstination a payé et l'entrée de ces peintures dans la collection du musée permet d'illustrer une fois encore "quel a été le formidable essor artistique de la ville de Honfleur au XIXe siècle", ajoute Benjamin Findinier. "C'est ce qui a fait de cette cité et de ses paysages environnants un lieu mondialement connu dans l'histoire de l'art".