Quatre jours après le D-Day, le 10 juin 1944, des correspondants de guerre américains se sont installés deux mois dans le château de Vouilly, situé à une vingtaine de kilomètres du plages du débarquement, pour en faire leur quartier général stratégique à des fins de propagande. Une histoire méconnue, perpétuée encore aujourd'hui.
Lorsque l'on pousse les portes du château de Vouilly, le regard est rapidement attiré par les photos de soldats qui tapissent les murs et par les vieilles machines à écrire qui semblent figées dans le temps.
Ces objets témoignent du passé du lieu, ancien quartier général des journalistes américains lors de la Seconde guerre mondiale.
Jusqu'à 51 photographes et correspondants de guerre
L'histoire a longtemps été un secret bien gardé. Après la libération de Vouilly, le 10 juin 1944, des correspondants de guerre des Etats-Unis ont investi la demeure pour en faire leur quartier stratégique pour la propagande américaine.
L'ancienne salle de presse, qui s'apparente aujourd'hui à un musée, a abrité jusqu'à 51 photographes et journalistes outre-atlantique à partir du 10 juin 1944.
Ils rentraient là, ils écrivaient leurs articles et il devait les passer à la censure qui était juste à côté. La censure vérifiait qu'il n'y ait jamais de photos d'Américains morts, jamais de numéro de régiment et surtout de ne jamais citer le lieu de Vouilly. Il indiquait seulement "somewhere in Normandy"
James Hamel, propriétaire du château de Vouilly
Les Américains sont restés deux mois à travailler ici. Des personnalités importantes comme le Général Bradley, auteur de l'opération Cobra décisive pour s'emparer de Saint-Lô et progresser jusqu'en Bretagne, ont été accueillies au château en juillet.
"Quand le général Bradley est venu le 20 juillet expliquer que l'opération Cobra se préparait, il a demandé aux 50 ici de se taire. C'est à peine croyable" détaille James Hamel.
Le château de Vouilly est un lieu important dans l'Histoire de la Seconde guerre mondiale, qui a marqué les journalistes américains de l'époque. A tel point que certains d'entre eux sont revenus en pélerinage ici, à l'image de John Morris, rédacteur en chef du magazine Life, ami du célèbre photographe Robert Capa et auteur de photos marquantes lors de la libération.