"Le Doliprane va continuer à être produit en France", le ministre de l'Économie rassure les salariés de Sanofi à Lisieux

Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, et le ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, sont présents chez Sanofi à Lisieux (Calvados), ce lundi 14 octobre 2024. Le gouvernement veut des "garanties" concernant les négociations qui ont lieu entre le site de production de Doliprane et le fonds américain CD&R. Les salariés sont en grève.

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10h, le ministre de l'Économie Antoine Armand et son homologue de l'Industrie Marc Ferracci arrivent sur le site Sanofi de Lisieux, dans le Calvados, qui produit la quasi-totalité du Doliprane, le médicament le plus vendu du pays.

Des salariés inquiets

Les deux ministres saluent la trentaine de salariés et syndicalistes à l'entrée de l'usine. Le maire de Lisieux, Sébastien Leclerc est là ainsi que plusieurs parlementaires. L'air grave, ils entrent ensuite dans l'usine pour rencontrer les représentants syndicaux puis visiter le site.

Depuis que le groupe pharmaceutique français a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle d'Opella, les salariés et syndicats de Sanofi-Lisieux sont inquiets : "Pour nous, c'est très simple, on demande à ce qu'Opella reste sous contrôle de Sanofi", indique le coordinateur CFDT au sein de Sanofi, Humberto de Sousa.

Ce lundi, les salariés sont en grève de 10h à 17h. Ils sont sur leur piquet : "Que vont devenir nos avantages sociaux ? J'ai intégré cette grande boîte en me disant que j'aurais des garanties et là, je ne sais plus", nous confie un jeune salarié de Sanofi-Lisieux. "On fait grève, car on veut rester là", lance un autre salarié.

L’usine de Lisieux emploie plus de 250 salariés. L’enjeu est donc d'obtenir la garantie que la production du Doliprane restera sur le sol français. Le ministre de l’Économie se veut rassurant après la visite de l'entreprise : "L'objectif, c'est le maintien des emplois sur Lisieux (...) Imaginer une délocalisation de ce site de Lisieux est ridicule", lance Antoine Armand.

Le ministre de l'Économie se veut rassurant

Un peu avant la visite de l'usine, les deux membres du gouvernement ont rencontré les organisations syndicales et ont échangé avec eux et ont écouté leurs craintes : "Des engagements sont en train d’être discutés sur les volumes de production, sur la recherche et développement, sur l’emploi. Il faut aussi préserver l’écosystème de sous-traitance", explique Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie.

Nous partageons les préoccupations des salariés du site. Si cession il y a, je veux être clair : nous demanderons des conditions extrêmement précises, fortes et intangibles, il en va de la confiance que nous portent les salariés.

Antoine Armand

Ministre de l'Economie

Et concernant le Doliprane en France, le ministre de l'Économie a indiqué que le médicament serait toujours produit en France.

Nous sommes aussi venus dire aux salariés que le Doliprane va continuer à être produit en France, car ce médicament, plébiscité par les Français, c’est une réussite industrielle.

Antoine Armand

Ministre de l'Economie

Les parlementaires réagissent à l'échelle nationale

L'usine Sanofi à Lisieux produit la quasi-intégralité du Doliprane pour le territoire français. Soit 350 boîtes par minute. Ce qui représente jusqu'à un million de boîtes par jour : "Notre production a augmenté ces dernières années, bien aidée par le Covid. Nous avons également une augmentation des besoins par rapport aux années précédentes", précise Xavier Delobel, un salarié.

Alors forcément, une grande partie de la classe politique s'inquiète des conséquences d'une telle vente potentielle en matière de souveraineté sanitaire. Sur son compte X, Jérémie Patrier-Leitus réagit  : "C’est une question de souveraineté industrielle et d’autonomie de la France dans un secteur stratégique qui touche à la santé publique."

    Députés et sénateurs normands ne sont pas les seuls à réagir sur ce dossier Sanofi. À l’échelle nationale, nombre de parlementaires expriment leurs craintes sur les réseaux sociaux. Les parlementaires PS, eux, ont publié un texte dans La Tribune Dimanche : "Le gouvernement doit refuser le rachat américain de l'usine de Lisieux de Sanofi, selon eux, et imposer à Sanofi de préserver un contrôle national de ces activités indispensables pour notre souveraineté."  

    "On est la petite boîte jaune qui fait réagir l'opinion publique, les médias et nos dirigeants", en référence à la boîte de Doliprane, lance à l'AFP M. Johann Nicolas délégué syndical CGT Lisieux et "notre première requête, c'est restons Sanofi." Pour le moment, on ne sait pas si la grève des salariés se poursuivra.

    "Ce n'est pas un point presse avec Sanofi", la direction de Sanofi perturbe l'intervention des ministres

    À la sortie de la visite de l'usine, le ministre de l'Économie et son homologue le ministre délégué chargé de l'Industrie ont répondu aux questions des journalistes.

    La direction de Sanofi était aussi sur place et a pris la parole lors de cet échange entre les médias et les membres du gouvernement : "Merci de votre visite, vous avez noté que nous nous développons et que notre projet est un projet de croissance", dit Frédéric Oudéa, président du Conseil d'Administration de Sanofi.

    Quelques minutes plus tard, alors que Marc Ferracci termine à peine sa réponse, c'est Julie Van Ongevalle, directrice monde de la division Sanofi grand public qui prend la parole devant les caméras et micros pour rassurer les Français et les salariés : "Si je peux me permettre, je veux rassurer les Français, le Doliprane sera toujours produit en France (...) et si je peux me permettre concernant les emplois à Lisieux et Compiègne, ils seront garantis".

    Forcément, certains journalistes veulent en savoir un peu plus, mais le ministre de l'Économie, visiblement un peu agacé, a tenu a lancé : "Attendez, ce n'est pas un point presse avec Sanofi, mais avec le gouvernement de la République. Une question pour les ministres et après, on va s'arrêter là".

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